Les Hnaya de Zaghouan ou les Aqueducs romains, pourquoi pas l'une des 7 merveilles du monde !

Zaghouan et l’eau, une histoire passionnante vieille de plus de 2000 ans. Sur la route qui relie Tunis à Zaghouan, l’on peut admirer à gauche les fameuses arcades de Hnaya : les aqueducs romains.

Les Hnaya de Zaghouan ou les Aqueducs romains, pourquoi pas l'une des 7 merveilles du monde !

Ces grandes constructions ordonnées du temps de l’Empereur romain Hadrien étaient destinées à conduire l’eau depuis la ville de Zaghouan jusqu’à Carthage pour alimenter les citernes de la Malga. En visite à la Province d'Africa, environ 100 ans après la reonctruction de Carthage, l'Empereur romain a regretté l'absence de bains publics appelés encore thermes, élément indispensable dans la vie de chaque Romain. Il avait donc chargé ses architectes de trouver un moyen pour drainer l'eau depuis la source la plus proche: Zaghouan. 

Environ 70 km d’arcades ont été construits au millimètre près, dans l’optique d’assurer une trajectoire sans faille pour l’écoulement permanent de l’eau. Cette dernière coulait dans le spicus, partie supérieure et couverte de l'arcade, qui demeure aujourd'hui toutefois visible par moments. Il est à noter que des adductions secondaires ont été mises en place, le besoin d'exploiter d'autres sources étant imminent. En ajoutant les Hnaya de la zone de Béjaoua / Oued Elli (route de Tébourba), la longueur totale des aqueducs atteint 132 km !

A travers les siècles, les Hnaya ont connu une histoire mitigée entre attaques et abandon d’un côté, et restauration et revalorisation d’un autre côté. Les deux attaques destructives furent celle des Vandales au V ème siècle et celle des Hilaliens au XIII ème siècle.

Les Hnaya sont demeurées opérationnelles jusqu'au XVIII ème siècle puisque les Beys les ont utilisées pour acheminer l'eau jusqu'à la capitale et alimenter Jinène El Fehri qui abritaient un grand palais (aujourd'hui la zone de la cité des sciences à Tunis).

Durant ces cerniers temps, les vibrations des gros camions qui passent à côté des aqueducs, les accidents de la circulation ainsi que l'exploitation illégale des pierres des arcades pour construire des maisons dans la zone avoisinante n'ont cessé de mettre en péril cet ouvrage hydraulique grandiose.

En tout état de cause, ces constructions monumentales selon un diplomate japonais en visite en Tunisie -ébloui par l’ingéniosité de nos ancêtres- devraient être intégrées dans la liste des 7 merveilles du monde. En comparaison avec les monumentales pyramides d’Egypte, le même diplomate disait que les Pharaons avaient construit pour la mort alors que nous avions construit pour la vie !

Des traces de Hnaya demeurent de nos jours à Bab Saâdoun à Tunis témoignant de la grandeur de ces constructions.