Une première: Nja Mahdaoui et Agostino Ferrari, deux esprits se rencontrent autour des signes

Ils sont tous les deux nés à la fin des années 30, ils ont étudié l'art chez les mêmes professeurs en Italie, mais ils ne se sont jamais connus, jusqu'a ce que l'académicienne, historienne de l'art et spécialiste du monde artistique arabo-méditerranéen Martina Corgnati les eut présentés l'un à l'autre, dans un avion.

Une première: Nja Mahdaoui et Agostino Ferrari, deux esprits se rencontrent autour des signes

Il s'agit du "chorégraphe des lettres", le célèbre calligraphie tunisien Nja Mahdaoui et du "protagoniste incontesté des signes", l'artiste italien Agostino Ferrari.

De deux cultures différentes, Nja Mahdaoui, qui a poussé ses recherches sur le lettrisme dans le courant de l'authenticité et Ferrari, plutot orienté vers la culture latine, se rencontreront demain au Centre National d'Art Vivant du Belvédère (Tunis) pour dialoguer ensemble avec le langage des signes libres, sur une toile vide de cinq mètres.

Sortant de l'ordinaire, cette "syntaxe" créée sur le tas, sera la performance qui sera présentée demain à l'occasion du vernissage de l'exposition "Signes de rencontre"qui se tient du 03 au 29 février 2012 au centre d'art vivant.

Au menu de cette exposition figure une grande toile (500x120) que l'artiste italien a volontairement laissée "ouverte", "inachevée", afin qu'elle puisse être "finie" grâce au partage d'expériences des personnes présentes et au public invité à apposer un signe, un graffiti, une image ou n'importe quelle autre trace.

Seulement, Nja Mahdaoui n'a pas pu résister aujourd'hui à l'envie d'apporter sa touche à la toile laissant libre cours à son esprit d'artiste. En effet, lors d'une conférence de presse organisée aujourd'hui en l'absence de journalistes, Nja Mahdaoui, avec son humour, sa modestie et sa grande classe a tenu à souligner que cette rencontre de styles et de cultures différentes atteste de l'ouverture aujourd'hui d'un vrai dialogue loin des aléas politiques.

Réalisée sous la direction artistique du Pr. Martina

Corgnati de l'Accademia Albertina delle Belle Arti (Turin), avec la participation de l'institut culturel italien de Tunis, cette exposition sera également une occasion pour découvrir pour la première fois en Tunisie, une importante série d'oeuvres d'Agostino Ferrari. De grandes dimensions, elle datent des dix dernières années (de la série "Palinsesti", "Interno-Esterno" et "Oltre la soglia").

Tout le projet est actuellement filmé par un jeune metteur en scène italien Matteo Bernardini afin de réaliser un film documentaire artistique qui sera présenté en Italie. Ce film se chargera de documenter tous les passages du travail de l'artiste milanais Agostino Ferrari (né en 1938) à Tunis en réalisant également une série d'interviews et de rencontres notamment avec Nja Mahdaoui (né en 1937).