Exposition HEADS au HOPE Contemporary samedi 21 septembre

Le portrait est présenté par l'histoire de l’art comme un genre conçu pour préserver la mémoire et approcher l’utopie de l'immortalité qui caractérise au fil du temps l'identité d'un peuple ainsi que sa culture.

Exposition HEADS au HOPE Contemporary samedi 21 septembre

On pourrait même dire que le portrait comme genre, porte le même poids que le tag sur le mur d’une ville, car les deux renvoient à ce même coup de poing qui déclare au monde que l’artiste est bien là, présent sur cette terre, avec son portrait et sa signature comme témoins de son existence.


L’exposition HEADS est une sorte de confrontation avec le système socio-culturel, dans le sens où elle s’inscrit dans un paysage qui se veut autonome, qui s’auto-raconte et qui met en avant le jeu sur la dynamique, l’ironie et la culture underground tout en dévoilant, dans toute sa complexité, la fragilité de l’être humain.


L’action de HEADS est une enquête sur la centralité de l’être et sur le corps humain qui représente l’épiderme d’une société en évolution constante. Il s’agit également d’un jeu de réflexions sur le soi et l’autre.


Il y a dans cette exposition, une tentation de capturer l’expression du soi dans son ouverture vers l’extérieur et dans son dialogue avec l’autre. Le corps devient alors un portrait de l’existence et c’est dans ce même corps que l’existence continue à se produire, à connaître l’ouverture, l’espacement et la différence entre la figuration et la représentation de l’œuvre.

C’est une quête de la représentation visuelle de soi et d’autrui, et de la relation qui s’établit entre la réalité et la figuration, c’est-à-dire entre la perception de l’objet et le sujet (celui qui peint et celui qui regarde), ou encore entre le rendement de l’apparence qui fait que le portrait soit reconnaissable et l’effort à fournir pour retrouver ce qui n’est pas directement visible à l’œil.

L’urgence des trois artistes tunisiens, Khalil Ben Abdallah, Yesmine Ben Khelil et Mehdi Bouanani, est celle de fournir un doute, une possibilité de lecture qui transfigure les « portraits » en « HEADS ».

Reconnu pour la grande qualité de son travail, Khalil Ben Abdallah est classé parmi les plus talentueux artistes de sa génération. Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis, et collabore à deux reprises avec Hope ! Contemporary en proposant, entre autres, une géométrie très influencée par la 3D.


Yesmine Ben Khelil, quant à elle, est diplômée d’arts plastiques et sciences de l’art à l’université panthéon-Sorbonne à Paris. Elle connaît un énorme succès en avril 2013 pendant une vente aux enchères d’art contemporain chez Sotheby’s à Doha. Ses dessins mêlent l’univers manga, le trash et la fragilité.


Mehdi Bouanani, connu sous le nom de DaBro, les rejoint pour la première fois chez Hope ! Contemporary après une absence de trois ans en Tunisie. Il est d’abord connu pour ses grandes toiles qui représentent des personnalités politiques telles que Habib Bourguiba ou Saddam Hussein, mais aussi pour son intéressante série sur les Beys. Mehdi Bouanani connaît la consécration essentiellement grâce à l’immense fresque dédiée à Farhat Hached, sur tout un bâtiment à Paris, et dont l’image a beaucoup circulé partout dans le monde. C’était dans le cadre du projet « Street Art 13 ».


HEADS est une lecture anatomique et sauvage avec une attitude démunie de toutes limites et de tout contrôle pour accéder à une générosité absolue en partageant avec nous des couleurs, de la matière, des émotions, du mouvement et du dynamisme.
Paolo Perrelli