Béjà

Le  gouvernorat de Béja fait partie du secteur Nord Ouest de la Tunisie, sa situation  géographique  est   originale :  côtes   étalées   sur  26 km, il constitue une zone de liaison géographique entre les  gouvernorats voisins et le Grand Tunis

Béjà

Situation géographique de Béjà

Le  gouvernorat de Béja fait partie du secteur Nord Ouest de la Tunisie, sa situation  géographique  est   originale :  côtes   étalées   sur  26 km, il constitue une zone de liaison géographique entre les  gouvernorats voisins et le Grand Tunis , étant situé au centre de cinq gouvernorats avec , au Nord: la méditerranée, à l'Ouest: le gouvernorat de Jendouba,  à  l'Est: les  gouvernorats de Zaghouan et de la Manouba, au Nord Est le gouvernorat de Bizerte et au Sud le gouvernorat de Siliana. Le gouvernorat de Béja compte 301558 Habitants (Statistiques Prévisionnelles Institut National de la Statistique 2003) pour une superficie totale  de  374  mille  hectares  dont  la  partie  agricole représente 341 mille hectares soit 91% de la totalité. La  partie  agricole  est  elle-même divisée en 251 mille hectares de terres  cultivables  et  90  mille hectares de terres forestières et d'herbages. Il existe à Béja deux types de climats: au Nord un climat humide avec une  pluviométrie  entre 600 et 1200 mm et au  Sud un climat assez sec avec une pluviométrie entre 350  et 450 mm. La ville de Béja se situe au centre du gouvernorat, elle se compose de deux délégations: Béja Nord et Béja Sud; elle est entourée au Nord Ouest par deux délégations: Nefza et Amdoun, au Sud Ouest  par la délégation de Thibar, au  Sud  par la délégation de Téboursouk, au Sud Est  par la délégation de Testour et enfin au Nord Est  par le gouvernorat de Jendouba.

Histoire de Béjà

Du temps des Romains elle s'appelait « Vaga » ce qui signifie: vache laitière et évoque également les ondulations des champs de blé telles des vagues. Malgré cela, l'on est enclin à penser que Vaccha ou Vaga est une dérive du nom Libyque ou phénicien de la ville. Après la conquête arabe, l'appellation actuelle (Baga) lui a été attribuée résultant vraisemblablement de l'anagramme du mot ainsi rendu plus facile à prononcer. Par ailleurs chez les Arabes on utilise également l'appellation : « Béja du Blé » ou « Béja de Kairouan » ou encore « Béja l'Africaine » pour ne pas la confondre avec « Béja de l'huile »: ville du Sahel Tunisien ou « Béja la Vieille » : à proximité de La Manouba ou encore « Béja l'Andalouse » au Portugal, actuellement. L'histoire de Béja remonte loin dans le temps à l'époque libyque en tant que village agricole imposant, au début  de l'ère Carthaginoise. Elle connut un essor urbain remarquable à l'époque de Massinissa étant régie par une assemblée de notables de la ville. Puis ce fut la gloire à son apogée sous Jugurtha (116_104 AV. JC). Il en fit un de ses lieux de résidence préférée et le plus important marché de céréales auquel se rendaient les commerçants du royaume et d'ailleurs. Mais elle entra dans l'anonymat de longues années jusqu'à ce que l'empereur Romain Septime Sévère lui donna le statut de Municipalité dirigée par un Conseil Sénatorial. Puis après les Vandales suivit la reconstruction par les Byzantins sous le règne de Justinien, reconstruction de ses remparts  et  de la citadelle dont les vestiges majestueux dominent encore le mont Aïn Ech-chèms. La ville redevint alors un centre stratégique d'importance vitale. Ce rayonnement se poursuivra pendant l'ère Aghlabide et Béja deviendra peu à peu la capitale de la région Nord Ouest avec à son commandement les représentants des "Beni Hamid" qui rénovèrent sa Kasbah, fortifièrent ses remparts, construisirent sa Mosquée et érigèrent des marchés. Ce fut la belle époque des plantations agricoles avec toute une variété de fruits et de cultures irriguées. Elle connaitra cette même opulence au début de l'ère Sanhajide, réalisant de ce fait un essor économique record. Les Béjaois connurent alors un développement artisanal remarquable portant essentiellement sur le tissage et les broderies.

Avec "Banou Hilal", les tribus des "Banou Riah" vinrent s'installer à Béja permettant ainsi aux princes Bédouins de s'y succéder et parmi eux les fameux "Banou Nizel" ... Puis sous les Hafsides, la Cité reprit son épanouissement et vit naître de nombreuses familles célèbres dont la famille Kalchani avec la fine fleur de sa descendance faite de savants , de religieux , d'hommes de lettres et de magistrats dont nous citerons Ahmed Kalchani «  Le Commentateur de la Lettre » et Amor Kalchani auteur de « Tabsiratol Akhyar»  ainsi que leur contemporain Ali Kalsadi éminent savant et Mathématicien de renom. A l'ère Ottomane une garnison de Janissaires y prit attache laissant après elle toute une descendance.  Pendant les deux périodes suivantes des "Mouradi" et des "Housseini", Béja revint à sa vocation première de pôle d'attraction de « l'intelligentsia »  et alimenta la capitale de cadres scientifiques et juridiques. Ainsi foisonnèrent des penseurs tels  le linguiste "Mohamed Touati", le logicien "Messaoud Elmaghraoui", le poète "Mohamed Ech-Chefaï Ibn El-Kadhi", l'homme de lettres "Elayyadhi El-Beji", l'historien "Mohamed Sghaïer Ben Youssef." Béja était redevenue une garnison bien protégée, un centre administratif d'importance et un marché agricole géré directement par un représentant du Bey. Du reste, c'est "Ali Pacha" qui, en 1746 fixa les limites du «Palais du Bardo» au Nord Est de la ville, palais initialement construit par un mécène de la colonie turque avant 1615.  Le Bey y venait habituellement en été, relever les impôts locaux.

 

 

 

Source : www.commune-beja.gov.tn