Bizerte

La ville de Bizerte est située au Nord de la Tunisie, sur la rive Sud de la mer Méditerranée, ce qui a rendu sa situation extrêmement stratégique et lui a permis d'être un chef lieu du gouvernorat de Bizerte et un centre économique important.

Bizerte

Le gouvernorat de Bizerte est un gouvernorat très complexe par ses richesses naturelles importantes et ses diverses ressources (agriculture, pêche et industrie).

Les lacs de Bizerte, Ichkeul et Ghar El Melh constituent les plus grandes spécificités naturelles du gouvernorat, en plus de l'île de Jalta, riche par la beauté de ses paysages et ses réserves de poissons, le Cap Blanc, le point le plus au Nord de l'Afrique et le fleuve de Medjerda qui arrose par ses eaux, coulant toute l'année, de très vastes terrains agricoles. Les importantes spécificités de la ville de Bizerte sont le vieux port antique et le pont mobile qui assure la circulation entre les deux rives du Canal de Bizerte.

La ville en chiffre

Surface :  3400 Hectares

Nombre d'habitants :   114 371 habitants en 2004

Nombre de maisons :   34 817 maisons en 2004

Arrondissements :

- La Médina

- Ain Meriem   

- Zarzouna   

- Hached

Histoire de la ville de Bizerte:

Initialement petit comptoir phénicien, dont l'origine remonte au premier millénaire avant J.C., Bizerte a porté, d'après les auteurs grecs et latins de l'Antiquité, plusieurs noms dont les plus connus sont Hippo, Hippo Acra, Hippo Diaritus et Hippo Zaritus. Son nom arabe : Banzart, dérive d'une déformation phonétique de son nom antique. Après la défaite d'Aghatocle pendant les guerres puniques, Hippo rentre définitivement dans l'orbite de Carthage et participe à ses côtés à toutes les épreuves qui marquent le pays. Ensuite, la conquête romaine efface d'un trait neuf siècles d'histoire punique. Démantelée, Hippo voit son territoire passer à Utique qui a pris le parti de Rome. Et il faudra longtemps pour qu'une nouvelle ville romaine s'érige à la place du site punique d'Hippo.

La conquête arabe ouvre une nouvelle page dans l'histoire de la ville. Comme ailleurs, l'espace urbain et les conceptions architecturales subissent à leur tour une mutation profonde : à la formation urbaine latino-byzantine marquée par ses conceptions géométriques, succède une structure urbaine islamique dont les traits les plus caractéristiques sont le tracé des rues et le style spécifique des maisons.

A partir de 1050, le déferlement des tribus hilaliennes provoque l'effondrement de l'Etat ziride et le pays éclate en une multitude de petites principautés indépendantes. Bizerte n'échappe pas à la tentation séparatiste. La restauration de l'autorité Almohade annonce une nouvelle rupture : quelques vingt ans plus tard, l'Ifrikya accède au statut d'une province autonome et voit émerger la dynastie Hafside. De 1535 à 1573, Bizerte se transforme en une enclave espagnole tenue par une garnison de quelques centaines d'hommes. Mais les Turcs ne tardent pas à réapparaître dans l'histoire du pays. La défaite infligée par Sinan Pacha aux forces espagnoles en 1574 marque la fin du duel hispano-turc en Tunisie et la disparition de la dynastie hafside.

Grâce aux avantages naturels de son site et à sa position côtière remarquable, la ville fut, pendant des siècles, un lieu de rencontre de différentes civilisations qui ont laissé de nombreux monuments militaires et urbains dans la ville.

Sites touristiques

La densité et la typologie des monuments de Bizerte reflètent les différentes mutations subies par le tissu urbain de la ville à travers trente siècles d'existence. Ballottée par l'histoire, Bizerte a vu son aire bâtie et ses principaux édifices se recomposer plusieurs fois.

Mais si Bizerte a conservé son site d'origine pendant 3000 ans, sa vie urbaine a connu trois grandes périodes. La première se place à l'époque antique, elle correspond à une première phase d'implantation sous les puniques, puis, une deuxième phase de remodelage initiée par les Romains et les Byzantins. La deuxième grande période commence avec l'avènement de la dynastie arabe et se poursuit sous les Turcs. La troisième, correspond à la période du dix-neuvième et du vingtième siècles :Bizerte voit alors la construction d'un grand port de commerce et de guerre et l'implantation d'une importante colonie européenne.

La ville Antique

A propos de l'époque de la fondation de la ville nous ne disposons que du témoignage de Pline (historien Grec) qui nous apprend que la ville a été fondée en 110 avant JC. Les Tyriens l'avaient implantée dans une contrée qui se prêtait bien au développement de la civilisation. Pour ce faire, ils entreprirent des travaux d'aménagement pour viabiliser les alentours de ses canaux. Une lecture attentive du plan de la Médina centrale suggère que les limites de la ville romaine seraient matérialisées au Nord par  la rue de la Kasba , au sud par le quai du vieux port et à l'Ouest par la rue du Camp.

La citadelle de la Kasba

S'élevant sur la rive Nord du canal d'entrée du vieux port, cette citadelle se présente sous la forme d'un rectangle assez régulier et s'élève sur un terrain quasi plat. S'agissant d'un ouvrage défensif, son enceinte ne se trouve percée que d'une seule porte coudée ouvrant sur sa façade Ouest. Celle-ci la met en communication directe avec le noyau le plus ancien de la ville : la Médina. La jonction se fait sur une place publique qui est en fait "la place du marché au charbon", une des places les plus animées et les plus populaires de Bizerte jusqu'à nos jours.

Cette importante citadelle est flanquée de huit tours, de sections carrées et rectangulaires, dont une à chaque angle, une sur la courtine Ouest, deux sur la courtine Nord et une sur la courtine Est. Un chemin de ronde aménagé au sommet des remparts, derrière les murs parapets permet à la grade de circuler sur les trois façades Nord, Est et Ouest.

La redoute de la Ksiba:

Pour défendre l'entrée de la rive sud du vieux port, les Byzantins ont élevé une redoute constituée d'une imposante tour de forme rectangulaire qui se compose d'une grande salle de garde de forme carrée couverte par quatre puissantes voûtes d'arête prenant appui sur un énorme pilier central de section carrée. Deux petites salles adjacentes à la grande devaient être réservées au repos du corps de garde, et deux autres identiques à elles, se trouvent au premier étage.

Une série de petites cellules s'ouvrent sur une cour intérieure. Une observation attentive des détails constructifs, de l'emploi des arcs en fer à cheval d'origine orientale, des matériaux employés, de l'imbrication de la maçonnerie, donne à penser que ces cellules ont été accolées à la tour byzantine primitive, au IXe ou au Xe siècle par les arabes. La tour a dû être reconvertie en un Ribat par les troupes Arabes et les cellules ajoutées pour servir à leur hébergement ou de dépôt pour les vivres et les armes.

Quant à la tour ronde qui constitue le point le plus avancé du système défensif de l'entrée du vieux port, elle est reliée à la tour rectangulaire byzantine par une courtine par un chemin de ronde qui permet de relier les deux tours.

 Le Fort d'Espagne:

Au sommet de la colline de la Koudia s'élève une importante citadelle appelée Fort d'Espagne. Cette appellation -en réalité inadéquate- semble attribuer la construction de ce fort aux Espagnols qui avaient occupé la ville de juin-juillet 1535 à septembre 1573. En réalité c'est la Pacha d'Alger Eulj Ali qui avait ordonné la construction de ce fort en 1570, d'après les plans établis par un ingénieur sicilien qui avait dessiné également les plans des forts d'Alger. Eulj Ali n'avait pas eu le temps d'achever son oeuvre; ses troupes furent chassées en septembre 1573 par les armées espagnoles commandées par Don Juan d'Autriche qui vont mener à bout le travail commencé par Eulj Ali. Le fort perpétuera ainsi leurs noms.

Le Fort d'Espagne se présente sous la forme d'une étoile à cinq branches, et pour des raisons défensives évidentes il n'a qu'une seule porte. Sa position privilégiée lui permet d'avoir une vue d'ensemble sur la ville et son port et de les défendre par les canons qui garnissent ses puissantes murailles.

Les marchés:

Autour du vieux port se concentrent les différentes activités commerciales et artisanales. C'est là qu'on trouve les divers souks disposés en corps de métier : le souk des forgerons, le souk des menuisiers, le souk El Attarine, le souk des Fruits et Légumes etc...

 

 

Source : www.commune-bizerte.gov.tn