Une journée à Bizerte

L’arrivée à Bizerte se fait par un pont basculant qui rythme la vie de cette ville, gardée jalousement par la mer. A la pointe la plus septentrionale de l’Afrique, Bizerte est au carrefour des bassins oriental et occidental de la Méditerranée.

Une journée à Bizerte

Vieux port et marché

Le cœur de la ville bat autour du vieux port où des barques bigarrées dodelinent sous le poids des filets et soulignent les liens immuables avec la mer.

Les gargotes alignées le long des quais proposent de succulentes grillades de poisson mais également un bon casse croûte lablabi, typique de Bizerte. Dans, la halle voisine, les marchands de poisson proposent les produits de la dernière pêche.

Un peu plus loin, le marché est un festival de pains odorants, de fruits et légumes provenant des cultures maraîchères de la région et d’épices aux couleurs chaudes. Depuis les terrasses de café autour du marché, on peut contempler le ballet des barques sur le port, et écouter les habitués qui livrent volontiers les secrets de leur ville.

Le café Khemaies Ternane porte le nom d’un natif de la ville qui a redonné une place d’honneur au « malouf », genre musical arabo andalou, spécifique à la Tunisie.

Se perdre dans ses ruelles de la médina, enchâssée dans d’épaisses murailles, dévoile une Bizerte paisible, riche d’une vie intérieure qu’elle s’emploie à préserver. Cette même sérénité n’échappe pas à ceux qui poussent la promenade en dehors du centre-ville.

 

La Corniche

La Corniche, qui pendant longtemps a été une zone agricole dont les vergers nourrissaient la ville, déroule une route bordée de résidences cossues que l’on devine à travers des jardins luxuriants. Ces villas, face à la mer, sont souvent de délicieuses demeures coloniales dont la fantaisie apporte une note intemporelle et surannée à ce quartier.

Nichée dans la verdure, la meilleure table de la ville, « Le Petit Mousse », propose, depuis des décennies, une carte savoureuse mais également des chambres avec vue sur mer pour qui veut prolonger la balade. En prolongeant la route de la Corniche, on plonge dans les eaux azur de la plage des grottes. Même si le travail d’érosion de la mer y est de plus en plus perceptible, les Bizertins y ont leurs habitudes et aiment à se retrouver l’après midi sur ce qui est le plus au Nord de l’Afrique.

Au retour, on peut encore céder à la gourmandise, en savourant un millefeuille fondant à « La Bizertine », vénérable pâtisserie devenue une institution. On poursuit la promenade en visitant la forteresse turque qui domine la ville et en déambulant dans le quartier andalou qui dévale la colline en contre bas, on perçoit la richesse issue du brassage des communautés à Bizerte. Celle-ci est confirmée par la petite église orthodoxe blanche et bleue, proche des quais ainsi que par le quartier des anciennes casernes ottomanes que surplombe le cimetière chrétien devant lequel une stèle rappelle l’atterrissage de Roland Garros en 1913.