Le Musée de El Jem éclairé en bleu pour la bonne cause...

À l'occasion des festivités organisées pour célébrer le Mois du Patrimoine, une cérémonie de clôture se déroulera, le samedi 20 mai de 14h00 à 17h00, la manifestation "Musée en Bleu" au Musée de El Jem.

Le Musée de El Jem éclairé en bleu pour la bonne cause...

Cette manifestation est organisée par deux associations : ''Centre Hippique Mahdia'' qui s'occupe, entre autres, de zoothérapie pour les porteurs d'handicaps, en particulier pour les enfants autistes et ''Forum de Développement & Démocratie'' à l’origine de cette initiative.

Cette manifestation fait partie intégrante de l'événement international BLUE CONNECTION, un conteneur de manifestations qui compte à ce jour une trentaine de participants sur tout le territoire italien, mais aussi des adhérents solidaires en Croatie, au Maroc, en Tunisie et au Brésil. Diverses activités ont déjà eu lieu tout au long du mois d'avril, dans une grande kermesse promue par les médias et partagée sur les réseaux sociaux. BLUE CONNECTION est donc un pont entre la Tunisie et l'Italie, un message de solidarité, au profit des enfants autistes tunisiens.

"Musée en Bleu" est une manifestation pour sensibiliser à l’autisme. Une occasion pour éliminer les préjugés qui, pour les personnes touchées, représentent le principal obstacle à l'intégration dans la communauté, en offrant en échange une inclusion totale, y compris celle de la famille.

La couleur bleue est liée à l'autisme, en tant que nuance «énigmatique», qui éveille le désir de connaissance et de sécurité. Par contre, le symbole de l'autisme est la pièce d'un puzzle, parce qu'elle représente l'intelligence "différente" qui a besoin de toutes les autres pièces pour avoir un sens et qui est, à son tour, essentielle pour le mosaïque dans son intégralité. Le 18 Décembre 2007, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la résolution 62/139, promue par l'Etat du Qatar, qui fait du 2 Avril la «Journée Mondiale de Sensibilisation à l'Autisme».

PROGRAMME : la "Mosaïque des Neufs Muses", datant de la fin du IIIème siècle et conservée au Musée d’El Jem, sera éclairée en bleu, la couleur de l'autisme, en présence des autorités locales, des enfants porteurs de handicaps inscrits aux associations ATAS et UTAIM d’El Jem, ainsi que ATPSM-Les Colombe 3 de Mahdia et Centre Abderrahman des Handicapés de Teboulba, accompagnés de leurs familles.

Pour la première fois en Tunisie, un symbole du patrimoine archéologique sera illuminé par cette couleur et symboliquement inscrit dans la campagne internationale " Light It Up Blue" dont le but est de sensibiliser l’opinion publique à l’autisme dans le monde entier. Cette lumière bleue va éclairer les portraits des neuf sœurs de la mythologie grecque qui représentent et protègent chacune une forme d’art : Clio (l’histoire), Euterpe (la musique), Thalia (la comédie), Melpomène (la tragédie), Terpsichore (la danse), Erato (la poésie lyrique), Polymnie (la rhétorique), Uranie (l’astronomie et l’astrologie) et Calliope (la poésie épique).

ANIMATION : aménagés et animés par des professionnels tunisiens, divers ateliers de "mosaïque adaptée" (la taille des tesselles permettant la manipulation par les enfants autistes; tesselles en papier carton, déchets de bois, patte de verre, etc…), de mosaïque artistique, de calligraphie arabe, de couture, de peinture sur verre et sur poterie. Enfin le coloriage, le jeu et les surprises pour les enfants complèteront la fête et le bonheur des petits.

OBJECTIFS :

Sensibiliser la société civile et politique au sujet de l'autisme.

Souligner que sur la carte d’invalidité tunisienne l'autisme est considéré comme une "maladie mentale"

Considérer que le calendrier scolaire des centres pour handicapés comporte des coupure de traitements et prise en charge qui

Le gouvernement Tunisien a pris depuis longtemps des mesures en faveur de l'intégration des personnes handicapées sur tous les plans, et ce avant même la ratification de la Convention Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CRDPH) en avril 2008. Cependant ces mesures - encadrées par les textes législatifs tels que la loi d'orientation n°83-2005 - connaissent une application très limitée dans les faits, En effet les textes comprennent très peu de mesures de sanction en cas de non application de la loi ; S'ajoute à cela l'absence de contrôle sur les structures concernées par ces textes. Cette défaillance législative conduit à un véritable paradoxe entre les textes et la réalité vécue par les tunisiens en situation de handicap : ainsi la loi tunisienne reconnait le droit à une vie digne mais n'intègre pas la notion de discrimination sur la base du handicap et de ce fait n'inclue aucune sanction claire lors d'un abus discriminatoire. De même, la loi reconnaît le droit à une vie autonome mais les moyens mis à disposition sont insuffisants pour permettre aux personnes en situation de handicap d’avoir une vie digne. Ainsi donc un citoyen tunisien en situation de handicap doit faire face aujourd’hui à de très nombreux obstacles à chacune des étapes de sa vie, qu’il s’agisse de l’accès aux soins, à l’école, à une formation adaptée et de qualité, ou à une vie de famille digne. Ces obstacles, que cette communication vise à mettre en lumière, sont autant de discriminations et d’atteintes aux droits des personnes tels que reconnus par les instruments internationaux. Dans le contexte de transition démocratique que connaît aujourd’hui la Tunisie, il est primordial que cette part importante de la population voie enfin reconnaître et appliquer ses droits, sur la même base que les autres citoyens du pays.

Rappeler l'existence de l'article 62 de la Loi n° 2016-78 du 17 décembre 2016 concernant la déduction de la base imposable de la totalité des dons et subventions effectués au profit des associations de promotion des personnes handicapées;

Souligner l'importance de la construction d’une citoyenneté pleine, construite sur le respect des droits humains universels et sur la prise en compte de la diversité intrinsèque aux êtres humains, sans aucune discrimination d’aucune sorte.

Sensibilisation du grand public à la participation sociale et à l'intégration scolaire des personnes autiste, à travers des interventions dans les médias.

Renforcer la protection des droits des personnes atteintes de déficience mentale, psychosociale et/ou intellectuelle.

Le gouvernement Tunisien devrait abroger la loi sur la tutelle et la curatelle et la remplacer par la prise de décision assistée afin de protéger les libertés et l’intégrité des personnes handicapées principalement les personnes ayant un handicap mental/ une déficience intellectuelle. L’Etat doit également assurer leur protection face au harcèlement, à la violence et à la maltraitance familiale et/ou institutionnelle.

Le gouvernement Tunisien devrait prendre les mesures nécessaires pour une application réelle de sa stratégie d’intégration scolaire, garantissant l’accès de tous à l’éducation, et notamment des enfants autistes. Notamment par l’allocation des ressources financières nécessaires.

L’Etat, et en particulier le ministère de l’éducation, devrait notamment renforcer la formation (initiale et continue) des enseignants et développer des systèmes effectifs de coordination des divers intervenants autour de projets individualisés.