La collection de peinture de l'Hasdrubal Thalassa s'expose a l'hotel de ville de Paris

La collection de peintures de la chaîne Hasrubal Thalassa & spa hotels, fruits d'une passion et d'un intérêt constant de M. Mohamed Amouri, son PDG et de M. Raouf Amouri son DG
 

La collection de peinture de l'Hasdrubal Thalassa s'expose a l'hotel de ville de Paris

Pour Rachida TRIKI Professeur de philosophie de l'Art Université de Tunis, cette collection est incontestablement inscrite dans une dynamique culturelle dans le secteur touristique. Développée à partir de 1970, cette collection, qui réunit des oeuvres représentatives de l'histoire de la peinture tunisienne depuis le début du XXe siècle , n'a cessé d'être enrichie par l'acquisition de peinture contemporaine, à travers le renouvellement des formes, la diversité des matériaux et le rapport à l'environnement. Elle permet grâce à la variété des expressions et la pertinence du choix des oeuvres savamment exposées dans l'espace des hôtels, un regard critique sur une pratique artistique qui témoigne des conduites créatrices de notre présent. Un des intérêts de cette riche entreprise culturelle est notamment la constitution de collections d'oeuvres reflétant, dans sa globalité, le parcours de peintres remarquables comme feu Ridha Bettaieb ou feu Aly Ben Salem à qui l'exposition Printemps d'Hasdrubal rend un hommage particulier. Plus qu'une collection, il s'agit la d'un patrimoine.

Le choix culturel fait par les promoteurs ne se limite pas à l'exposition des peintures qui rayonnent par leur présence dans un espace touristique, il porte aussi sur le développement de manifestations autour du phénomène de création. Cette option d'ouverture aux acteurs culturels est une initiative porteuse d'avenir pour un lien durable entre l'espace touristique et son environnement.

Pour Farouk Youssef critique d’art et poète, les oeuvres d'art sélectionnées de la collection « Hasdrubal »Yasmine Hammamet, Tunisie n'appartiennent pas à un seul monde visuel. Cependant, cela ne nie pas qu'elles partagent des facteurs communs qui les unissent. Peut-être que le plus important est l'effort des artistes, en Irak et en Tunisie, de créer un art moderne qui reflète l'environnement humain et une symbolique des signes qui conforte le regard dans l'idée qu'on est en présence de lieux spécifiques. Pour cela, le figuré et l'abstrait se sont réunis comme si l'un complétait l'autre et ont contribué à façonner l'identité moderne de l'art dans les deux pays et à tisser les liens entre deux expériences de création en quête de modernité à partir d'une vision commune malgré les différences remarquables de leur vocabulaire esthétique.

Dans les deux expériences, l'esprit des lieux immuables se conjugue au variable humain. A l'origine c'est donc l'histoire d'une relation organique entre l'espace et l'homme et dont les détails non dissimulés se nichent même dans les peintures abstraites. Il y a une émotion faite de douleur et de bonheur qui traverse les récits et les dits recuellis chez les gens les plus simples par les peintres pour construire grâce à leur imaginaire une féérie visuelle. Ce qui peut échapper à la description est aussi ce qui légitime la juxtaposition de ces oeuvres dans une même exposition en ce sens qu'elle est le fruit d'une tentative de recherche théorique dont l'objectif est la complémentarité par le biais de l'art dans le monde arabe. Des décennies après, les toiles de cette exposition semblent être restées fidèles à l'idée de changement. Elles sont vivantes parce qu'elles s'inscrivent dans l'esprit de la beauté absolue tout en restituant une idée de leur époque non pas d'un point de vue documentaire et identitaire mais dans ce désir de saisir et de préserver un moment de beauté où l'homme exprime sa passion pour le lieu et les habitants. A travers ce que l'on entrevoit d'une dialectique émotionnelle dans ces peintures entre legs ancien et vie contemporaine, ce qui apparait c'est l'idée d'une époque où les Arabes cherchaient à présenter au monde leur véritable image à travers l'un des plus nobles moyens, l'art.

Les artistes ont raccourci la distance entre la Tunisie et l'Irak à travers un élan émotionnel qui envahit les lieux et les submerge à l'image du Bateau ivre d'Arthur Rimbaud.