Une journée au Cap Bon

Au bord du canal de Sicile, détroit faisant communiquer la Méditerranée orientale avec la Méditerranée occidentale, la presqu’île du Cap-Bon semble désigner la direction de la Sicile.

Une journée au Cap Bon

Au bord du canal de Sicile, détroit faisant communiquer la Méditerranée orientale avec la Méditerranée occidentale, la presqu’île du Cap-Bon semble désigner la direction de la Sicile.

Les influences de cette proximité participent au charme de la région qui tout en étant densément peuplée réserve des lieux à découvrir.

A quelques dizaines de kilomètres de Tunis, la ville de Soliman marque l’entrée du Cap bon. Cette cité conserve un joli minaret du XVIIe sièclerappelant ses origines andalouses et marque l’entrée du Cap Bon. A quelques kilomètres, le village de Menzel Bouzelfa est la capitale de l’oranger.

On choisira de découvrir cette presqu’île par son versant ouest dont les superbes paysages côtiers ne sont pas inscrits dans les circuits touristiques. La route s’insinue à travers une zone où les agrumes règnent sur  des vergers odorants. C’est là qu’est produite l’orange maltaise de Tunisie si appréciée par les consommateurs européens mais les autres variétés sont loin d’être en reste. Des étals de part et d’autre de la route permettront d’apprécier les saveurs de ces fruits à peine cueillis. On poursuit le périple en direction de Sidi Raïs, où commence la superbe route de corniche.

Après Aïn Oktor, la route grimpe et offre une vue extraordinaire sur le golfe de Tunis, on arrive à Korbous, une petite et coquette station thermale familiale dont les eaux sont réputées depuis l’Antiquité. L’œil est attiré par une villa et un petit marabout qui surplombent les ruelles, on vous dira qu’il s’agit de « Sidi Carpenti », il ne s’agit pas d’un santon local mais c’est la déformation du nom de Carpentier, cadre de l’époque coloniale, qui avait choisi ce lieu comme lieu de retraite choisi par monsieur Carpentier. Enchâssés dans la roche brun rouge de la montagne, les bâtiments d’inspiration mauresque donnent aux lieux une allure intemporelle. Les bains sont ouverts à tous et on appréciera, pour une somme modique, de profiter des bienfaits de ses eaux, chlorurées sodiques chaudes et sulfurées calciques froides, traitent les rhumatismes, les arthrites et certaines affections du système nerveux. Après un bain ou un plongeon dans les eaux chaudes de Aïn Atrous, on choisira l’une des gargotes face à la mer pour déguster une grillade de poisson dans une atmosphère joyeuse.

Se faufilant dans les hauteurs du djebel Sidi Abderrahmane, la route traverse le vignoble de Takelsapuis une forêt d’eucalyptus qui borde une splendide plage à laquelle on peut accéder par des pistes aménagées. Le bleu de la mer ourle le paysage et après les bourgs de  Sidi Aïssa et Zaouiet el Mgaïz, on atteint Sidi Daoud. C’est dans ce petit port de pêche que se pratique à certaines périodes de l’année (fin mai à début juin) la « matanza », rituel  sanglant de la pêche au thon qui a fait la fortune de la région. En face, au-delà d’un bras de mer, se dresse l’archipel de Zembra, réserve naturelle à laquelle on n’accède qu’avec une autorisation.

La région n’est pas touristique mais on pourra trouver un hébergement en poussant jusqu’à El Haouaria, à l’extrême pointe de la péninsule, où la « Villa Zembra » propose toutes les commodités avec une vue à couper le souffle sur l’île.