Une étude confirme l'extrême fragilité écologique de l'Île de Chikly

L’Île de Chikly fait partie des 27 réserves naturelles en Tunisie et d’une zone humide d’importance mondiale classée par la Convention Ramsar. Sur seulement 3,5 ha de surface, l’île abrite un patrimoine culturel et naturel fragile et important : le Fort de Santiago et l’unique colonie nicheuse d’aigrettes garzettes du Grand Tunis (Ariana, Manouba, Tunis et Ben Arous). 

Une étude confirme l'extrême fragilité écologique de l'Île de Chikly

Le fort a été restauré par l’Institut National du Patrimoine (INP) avec l’appui financier et technique de la coopération culturelle espagnole et la réserve est gérée par le Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA) de Tunis. Depuis le développement urbain des Berges du Lac, des projets d’aménagement et de valorisation de l’île font régulièrement surface, pourtant depuis 2014 les gestionnaires disposent d’une étude détaillée qui doit les guider dans la gestion et le développement du site. 
 
L'Association "Les Amis des Oiseaux" AAO/BirdLife en Tunisie a participé, à côté de la Direction Générale des Forêts (DGF), l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE), l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL), la Société de Promotion du Lac de Tunis (SPLT), l’Institut National Agronomique de Tunis (INAT), le WWF-Tunis, le Mediterranean Institute for Nature and Anthropos (Med-INA) et le réseau MedWet, à la réalisation de « l’Étude d’évaluation de la capacité d’accueil de l’île de Chikly et de ses environs », dont voici quelques conclusions :
 
L’étude confirme l'extrême fragilité écologique de l'Île de Chikly, en raison de sa superficie très réduite, et l’importance de ses valeurs écologiques, notamment des spécificités de son avifaune. Le Fort de Santiago est important pour son histoire et ses valeurs architecturales et culturelles. 
 
La très faible capacité d’accueil, résultante de l'étude, indique que le site ne peut pas être fréquenté par des groupes de visiteurs supérieurs à 20 personnes, subdivisés en deux groupes d’environ 10 personnes, et ce seulement une fois par jour.
Pendant le période de nidification et d’élevage des poussins, les visites doivent être temporairement suspendues.
Il est préférable que les visiteurs soient des groupes scolaires, des chercheurs de toutes les disciplines et des touristes intéressés par la nature et la culture. 
Toutefois, le chiffre proposé doit être régulièrement examiné afin de s'assurer que les standards de conservation sont maintenus à des niveaux attendus.
 
L’AAO/BirdLife Tunisie a aussi proposé d’installer en face de Chikly, sur les berges du lac, un centre d’interprétation interactif et digital afin de permettre au grand public de découvrir l’île et ses habitants sans y mettre les pieds.
Quoi qu’ils soient les projets avancés pour Chikly, l’AAO/BirdLife en Tunisie restera vigilante et continuera à défendre cette réserve naturelle comme elle l’a fait depuis toujours.
 
Source : Association "Les Amis des Oiseaux" (AAO)
Crédit photos : Hichem AZAFZAF