Dans la vieille ville de Tozeur ou la Medina qui est entourée d’un magnifique mur de pierres, les poteries, les vanneries, les objets de décoration en fer forgé s’entassent dans les échoppes désertes du centre artisanal du “Ouled el Hadef “, situé en plein cœur de Tozeur.
Sans revenus depuis des mois à cause de la pandémie de Covid-19, les artisans dépriment. “Le coronavirus, c’est le KO final: sans aide, sans soutien, notre métier va disparaître”, déplore Mohamed Said Ghada, un artisan de plus de 60 ans qui vient de rouvrir le local où il expose le fruit d’un “savoir-faire transmis depuis des générations”.
Dans l’atelier familial, l’argile se dessèche, le four est éteint, les employés ne viennent plus. La dernière commande destinée à une cliente qui a annulé son séjour à cause de l’épidémie prend la poussière dans un recoin. “On avait déjà du mal à survivre parce que les modes de vie ont changé, les métiers traditionnels se perdent parce que les jeunes ne veulent pas prendre la relève”, renchérit un autre artisan de gebs – plâtre sculpté utilisé pour la décoration. Ce sexagénaire a dû baisser le rideau pour manque de clientèles et touristes.
Les touristes étrangers ont disparu, la pandémie a paralysé la vie économique et la clientèle locale, engluée dans la crise, “a d’autres priorités que d’acheter des tapis”, se désole Lamine dans son grand magasin encombré de lampes en cuivre, céramiques, poignards, coffres en marqueterie et tapis.
TAP