Musique en Tunisie

La musique tunisienne est un ensemble de musiques influencées par le métissage d'une population essentiellement arabe issue des Berbères avec les différentes vagues musicales issues des occupants de ce pays (colonisateurs ou immigrants puniques : Vandales, Romains, Turcs, Andalous, Français, Italiens, Russes, etc.). Elle a été également influencée par la chanson foundou et le zindali, constituant les deux principales formes musicales populaires de ce pays.

Musique en Tunisie

Cette musique se caractérise par la variété de ses modes et par ses rythmes spécifiques qui se distinguent nettement de ceux d'autres pays culturellement proches. Des formes musicales dont la Nouba, le Muwashshah, le zajal et le foundou constituent l'essentiel du patrimoine musical tunisien connu sous le nom de Malouf.

Sur le plan musical, la Tunisie est réputée pour son répertoire classique arabo-andalou, le malouf, importé de l'Andalousie musulmane d'où fuient les musiciens juifs et musulmans devant la reconquête espagnole (principalement à la chute de Grenade au XVe siècle). Le malouf et la musique issue de la tradition orale, ce métisse d'éléments berbères, turcs ou persans a failli pourtant disparaître au début du XXe siècle s'il n'y eut une grande initiative de lettrés, de musiciens et de mécènes pour fonder une institution réputée dans le monde arabe : La Rachidia. C'est dans ce cadre que sont transcrites et enregistrées pour la première fois les plus grandes noubas, sortes d'œuvres complètes répertoriées par modes ou maqâms, qui servent de charpente, codifiées de façon précise avec des suites de maqâms, de rythmes et de genres poétiques apprises et connues des mélomanes, permettant à l'interprète de s'exprimer.

La création de Radio Tunis en 1938 permet aux musiciens de mieux diffuser leurs œuvres. Les noms les plus représentatifs de cette époque sont ceux de Sayed Chatta, compositeur d'origine égyptienne, qui met son talent et sa sensibilité orientale au service des vedettes de l'époque que sont Fethia Khaïri et Hassiba Rochdi. Mohamed Triki, Hédi Jouini, Mohamed Jamoussi, Sadok Thraya et Ali Riahi donnent une impulsion nouvelle à la vie musicale avec des qasidas et des chansons inspirées de la musique traditionnelle tunisienne, orientale ou encore aux couleurs occidentalisantes.

Modes de la musique traditionnelle tunisienne

La musique traditionnelle compte treize modes : Al rast, Al dhil, Rast al dhil, Al raml, Al maya, Ram al maya, Al iraq, Al sika, Al hsin, Al nawa, Al asbaîn, Al asbahan et Al mazmoum. Les demi-tons ne sont pas les mêmes : histoire de komas (intervalles très petits) entre le ré et le mi, il y a neuf komas, le demi bémol tunisien est plus avancé d'un ou de deux komas. Mais dans la musique Tunisienne il n'y a pas de règle bien définie, il faut connaître et discerner cela à l'oreille. Les Egyptiens ne peuvent pas jouer la musique tunisienne et les tunisiens ne peuvent pas jouer la musique égyptienne. Cependant, ils sont accordés de la même manière. Seuls les Turcs sont accordés différemment. Si un Égyptien et un Tunisien jouent ensemble, leurs " ré " seront pareils, mais les " mi " demi-bémols seront différents. Il y a de grandes différences entre les tonalités de différents pays.

La Musique tunisienne dans les années 70

Dans les années années 60 et 70, on assiste à l'émergence de compositeurs et d'interprètes travaillant pour la plupart au sein de l'orchestre de la radio-télévision tunisienne. Dans cette vague, la variété occupe une place de choix. Ridha Kalaï, Salah El Mahdi (considéré comme un disciple de Tarnane), Kaddour Srarfi, Ali Chalgham, Chedly Anouar, Abdelhamid Sassi et d'autres contribuent à hisser plusieurs chanteurs et chanteuses parmi lesquels Oulaya, Zouhaïra Salem, Soulef, Safia Chamia, Youssef Temimi, Mustapha Charfi, Hana Rached, Choubeila Rached, Ezzeddine Idir et bien d'autres. Tahar Gharsa (autre disciple de Tarnane) œuvre à mettre en valeur les spécificités modales et rythmiques de la musique traditionnelle. Le répertoire de Raoul Journo s'inscrit dans la même lignée. Ce chanteur judéo-tunisien se distingue par son interprétation des taâlila (chansons traditionnelles liées aux fêtes familiales).

Les instruments principaux de la musique tunisienne traditionnelle

- Oud : luth composé de cinq doubles cordes : sol la ré sol do

- Qanûn : Cithare à vingt-six triples cordes

- Rebab : (rebek) ancêtre du violon

- Nay : simple flûte en roseau

- Naqarat : deux petites timbales jouées à l'aide de deux baguettes

- Derbouka : peau de chèvre tendue sur poterie.

Le Mezoued

Le Mezoued, instrument à vent originaire de Tunisie et une forme de la musique populaire tunisienne. Il s'agit d'un instrument de musique apparenté à la cornemuse, d'une longueur totale de 64 cm, répandu en Tunisie mais aussi utilisé en Algérie et en Libye. D'origine bédouine, cet instrument s'est propagé des campements nomades vers les campagnes puis les villes. Il se joue généralement accompagné du bendir, du tbal et de la derbouka. Pour jouer du mezoued, le musicien place la poche en peau sous le bras et s'en sert comme d'un soufflet. Le son est obtenu en se servant des trous comme d'une flûte, l'air étant fourni par le soufflet.

 

 

 

Source : www.musique.arabe.over-blog.com