Le couscous bientôt inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco ?

Plat emblématique du Maghreb et l'un des mets préférés des Français, le couscous pourrait bientôt figurer au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Le couscous bientôt inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco ?

 
Un dossier commun, préparé par quatre pays du Maghreb : le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et l’Algérie, doit en effet être présenté en ce sens, lors de la 15e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tiendra la semaine prochaine, du 14 au 19 décembre.
 
Cette session, comme l'explique la MAP, l'agence nationale de presse marocaine, se déroulera en ligne en raison de la pandémie de Covid-19.
 
 
Loin d'être anecdotique, cet événement est l'ultime étape avant une possible reconnaissance mondiale autour d'un plat qui, ces dernières années, n'a cessé d'attiser les tensions diplomatiques entre les pays du Maghreb.
 
LE RÉSULTAT DE GRANDS EFFORTS DIPLOMATIQUES
 
En 2016, explique ainsi Le Monde, l’Algérie avait provoqué la stupeur en annonçant la première son intention de vouloir faire inscrire le couscous au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
 
Une démarche vécue comme une véritable gifle culinaire par les pays voisins, chacun convaincu de se voir voler la paternité du mythique plat qui devait bien sûr leur revenir.
 
S'est engagé alors tout un processus diplomatique fait de multiples réunions d’experts venus d’Algérie, de Tunisie, du Maroc et de Mauritanie pour parvenir à un accord.
 
Le dossier présenté la semaine prochaine est donc le résultat d'efforts et la solution ayant permis de mettre d'accord les peuples de la région.
 
En France, on suivra bien sûr tout cela avec la plus grande attention. Le couscous, avec ses carottes, ses navets, sa viande et bien évidemment sa semoule y a su séduire une large population et unifier là encore les communautés.
 
UN PLAT APPRÉCIÉ DEPUIS L'ANTIQUITÉ
 
Dans l'Hexagone, son histoire est intimement liée à celle de l’immigration algérienne qui l'a importé dès les années 1950. Mais le couscous est en réalité millénaire et sa recette initiale se perd dans l'Antiquité. 
 
Dans un ouvrage consacré à la cuisine andalouse, l'historienne culinaire Lucie Bolens, grande spécialiste de l'histoire de l'alimentation, décrit ainsi des pots primitifs de couscous trouvés dans des tombes qui remontent au règne du roi berbère Massinissa c'est-à-dire entre 238 et 149 avant Jésus-Christ.
 
Et s'il est certain que le couscous est à l'origine d'innombrables disputes sur la façon de le préparer ou sur sa paternité, son pouvoir gustatif va bien au-delà et contribue à unir les peuples en constituant un véritable cadeau universel à partager.
 
CNEWS