Le gouvernement n’est pas resté les bras croisés, a déclaré Ammar, "il a pris des mesures très audacieuses pour le secteur, malgré les difficultés des finances publiques : prise en charge par l’Etat des cotisations patronales, report de dettes à l’équivalent de l’URSSAF, primes de 200 dinars aux employés du tourisme au chômage technique, primes de 300 dinars pour des formations… L’objectif est de protéger les 400 000 emplois directs et indirects du secteur. C’est une industrie qui s’est développée depuis 60 ans, et est devenue un pourvoyeur de devises. Elle a grandement contribué à équilibrer la balance des paiements. Nous devons la protéger, pour préparer la reprise qui aura lieu je pense en mai ou juin 2021. L’arrivée du vaccin doit changer beaucoup de choses" explique-t-il.
Pour la Tunisie, comme pour les destinations du monde entier, 2019 est devenue l’année de référence. 890 000 visiteurs français ont été enregistré, en hausse de 14% selon le palmarès de L’Echo touristique.
Habib Ammar a expliqué que c’est 2010 qui reste l’année de référence (avec 1,4 million de visiteurs français, NDLR).
" Ensuite, nous avons connu une période difficile de dix années, marquée par la révolution, les attentats du Bardo et de Sousse. En 2020, avant la pandémie, nous étions partis pour faire une excellente année. Nous pensions dépasser le million de visiteurs français. Mais avec la crise, nous avons enregistré au 10 décembre 250 000 visiteurs français, ce qui représente un recul de -71%"
Malgré le manque de visibilité lié à la pandémie, le ministre a annoncé que la Tunisie travaille sur la relance, et sur une feuille sanitaire renforcée.
" Nous finalisons par ailleurs de nouvelles normes de classement des hébergements touristiques, pour améliorer le service. Nous allons aussi changer d’approche, être davantage dans le qualitatif que dans le quantitatif. La Tunisie est trop mono-produit dans l’inconscient des gens, et perçue comme une destination balnéaire pas chère. La formation est un autre sujet majeur. Nous voulons développer l’investissement touristique. Ma visite à Paris a d’ailleurs été l’occasion de rencontrer des entreprises françaises comme Accor et son PDG Sébastien Bazin. Nous allons renforcer notre collaboration ensemble, au niveau de l’investissement et de la formation"
Pour finir, Habib Ammar a adressé un message pour la profession
" C’est une industrie qui s’est développée depuis 60 ans. La Tunisie est une destination incontournable du bassin méditerranéen, mondialement connue. Nous avons la responsabilité de protéger cet acquis. Après la reprise, il faudra renforcer le secteur, lui donner une nouvelle jeunesse avec des réformes. Nous ne voulons plus que la Tunisie soit uniquement positionnée comme une destination balnéaire "