A l’occasion du 30ème anniversaire de la disparition d’Italo Calvino, l’Istituto Italiano di Cultura lui rend hommage à travers l’exposition photographique de Gigi Sorrentino « Tunis, ville invisible »
A l’occasion du 30ème anniversaire de la disparition d’Italo Calvino, l’Istituto Italiano di Cultura lui rend hommage à travers l’exposition photographique de Gigi Sorrentino « Tunis, ville invisible »
L’expo « Tunis, ville invisible » présenté par l’Institut Culturel Italien de Tunis se tiendra à partir du 30 avril et jusqu’au 7 mai 2015 à la Maison des Arts du Belvédère.
L’exposition, librement inspirée du roman “Les Villes invisibles” de Calvino, n’est pas uniquement un hommage à l’auteur disparu mais aussi une démonstration d’amour pour Tunis.
Les photos inédites renvoient aux villes décrites par Marco Polo dans le roman grâce à des fragments, reflets, collages, présences ou allusions symboliques, qui nous invitent à découvrir un Tunis peu observé.
Comme l’écrit Calvino lui-même : “un livre, c'est un espace dans lequel le lecteur doit entrer, errer, voire se perdre, mais vient le moment où il faut trouver une issue, voire même plusieurs issues, pour pouvoir en sortir”. L’exposition reprend cette idée en nous proposant une invitation, à travers des suggestions visuelles, à sortir et à se perdre dans la ville de Tunis, pleine de vie et de vivacité, même dans ses aspects les moins visibles, sans préjugés et sans peur.
Le vernissage aura lieu jeudi 30 avril 2015 à 17h.
“Les villes invisibles”, publié en 1972, se présente comme un recueil de récits; il s’agit du compte-rendu du voyage de Marco Polo chez Kublai Khan, empereur des Tartares. Le marchand vénitien, arrivé jusqu’en Chine, visite l’Extrême Orient dominé par Kublai et en fait un compte-rendu à cet empereur mélancolique qui a compris détenir un pouvoir illimité mais peu important, parce qu’il ne connaît pas la totalité de son territoire et qu’il pense que le monde est en train de courir à sa perte.
Marco Polo en voyageur curieux et à l’imagination débordante mais méconnaissant totalement la langue de l’empereur, lui décrit usant le geste, des villes surprenantes et visionnaires qui font réfléchir sur les raisons qui poussent les hommes à construire des villes et à y vivre ensemble en confrontant leurs rêves et aspirations à la réalité.
Le voyageur décrit 55 villes réparties sur 11 rubriques selon un schéma mathématique complexe, une structure qui rappelle, du point de vue graphique, l’échiquier ou un diamant irrégulier: si n ajoute à ces villes les 9 chapitres du cadre, on obtient le nombre 64, correspondant au nombre total de cases d’un échiquier; et à un certain moment les échecs deviennent un instrument de communication entre Marco Polo et Kublai.
Au fur et à mesure que l’on s’approche de la fin du livre, les villes s’ouvrent toujours plus à des flashs de modernité, créant ainsi un lien avec les problèmes et les mystères des villes modernes.
L’attribut “INVISIBLES” du titre peut faire l’objet de plusieurs interprétations: villes imaginaires; villes décrites et non visitées réellement; villes vraiment invisibles, comme Bauci, ou encore invisibles étant l’opposé de ce qu’elles semblent en apparence.