Tourisme Tunisien entre l'Open Sky et les ambitions de l'avenir

« On ne peut pas développer, investir et garantir la pérennité du secteur touristique si le problème du transport aérien n’est pas résolu », l’équation était claire pour M.Habib Ammar, président de l’ONTT lors de la rencontre organisée par l’ONTT, la FTAV et la FTH à l'occasion du salon TOP RESA 2011.

Tourisme Tunisien entre l'Open Sky et les ambitions de l'avenir

L’évaluation de la situation du secteur touristique était mitigée, pas moins que l’attitude des partenaires de la Tunisie en cette année 2011 dont beaucoup « ont joué le jeu » et se sont souvenu que « nous avons eu de beaux jours et gagné de l’argent ensemble » alors que d’autres se sont rétractés optant pour des annulations massives selon M. Mohamed Belajouza président de la FTH.

Parmi eux figurent les TO français en particulier qui ont levé le pied sur la Tunisie par peur de s’engager sur la destination notamment que les élections approchent ; tandis que « le secteur se porte bien, la sécurité est assurée et l’animation est comme d’habitude », une situation à laquelle ne peuvent porter atteinte des grèves ordinaires dont le phénomène ne doit pas être amplifié assure M. Afif Kchouk, Directeur du magazine Tourisme Infos et patron de Bizerta Resort.

L’open sky, est-ce vraiment une nécessité ?

La situation du tourisme tunisien n’a naturellement pas pu être débattue à la marge de l’évolution du secteur aérien et du rôle joué par la compagnie Tunisair en la matière. La présence de M. Ali Miaoui Directeur général de Tunisair France a été symbolique notamment quand il s’agit de soulever la question de l’open sky, une question qui a provoqué dernièrement une forte polémique.

Nombreux arguments ont été avancés par M. Miaoui dans l’optique de soutenir l’idée que l’open sky n’est pas une nécessité.

Sans nier le fait que l’open sky ait des répercussions positives sur le secteur touristique entre autres la réduction du poids des TO et l’augmentation de l’activité touristique, le représentant de Tunisair a cité trois exemples pour appuyer sa thèse.

En effet, selon lui, si le Maroc a vu le nombre d’arrivées augmenter et le chiffre de l’activité touristique flamber entre 15 et 20 % au niveau des aéroports, ceci n’a pu empêcher le taux d’occupation des hôtels et les recettes des touristes qui arrivent au pays de régresser. Ces phénomènes s’expliquent selon lui par le fait que la majorité des personnes qui se rendent au Maroc soient des Marocains résidents à l’étranger (sans porter atteinte à la volonté d’aider les Tunisiens résidents à l’étranger à rentrer voir leurs familles) ainsi que le développement du tourisme résidentiel.

Contrairement au Maroc, l’Egypte et la Turquie sont deux pays qui n’ont pas fait le choix de l’open sky et qui ont pourtant une activité touristique qui se porte bien. Ryanair et Easy Jet ont une activité très limitée sur l’Egypte.

M. Miaoui a tenu à préciser que Tabarka et Tozeur sont ouvertes à l’open sky depuis 2007 et aucune compagnie- à l’exception de Transavia qui a toutefois rapidement quitté- n’est venue.

Des arguments qui ont été difficilement digérés en l’occurrence par les hôteliers.

« Nous avons besoin de clients pour occuper nos lits » !

Selon M.Jalel Bouricha, patron de Yadis Hotels, installer l’open sky en Tunisie est désormais une nécessité et non plus une option. Dans l’état actuel des choses l’on a besoin d’avoir des lits occupés et non vides. L’on a besoin de créer des flux de va et vient depuis et vers la Tunisie afin de dynamiser le secteur touristique et renforcer l’offre hôtelière.

La Turquie, qui offrait il y a peu de temps les mêmes caractéristiques de la Tunisie en la matière a développé à titre d’exemple 83 compagnies charter avec l’Allemagne. Pour sa part, Tunisiar a réduit les vols charter en contre partie de l’augmentation des vols réguliers, chose qui, déplore l’intervenant, « offre à d’autres opérateurs de travailler sur le régulier ».

Une divergence d’opinions a caractérisé les débats mais, espérons le, convergeant dans le même sens à savoir « être solidaires, unis pour que la Tunisie ait ses 10 millions de touristes prochainement, une Tunisie diversifiée par ses produits, jeune et révolutionnaire » selon M. Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV.