Safouane Ben Aissa, directeur des études chez KPMG, a expliqué que les seuls chiffres dédiés au secteur dans la comptabilité nationale sont ceux relatifs aux hôtels, restaurants et cafés. Les autres branches sont imputées à d’autres secteurs. Par ailleurs, seules les recettes en monnaie étrangère sont comptabilisées par l’ONTT. A ce jour, une grande partie des recettes touristiques n’est pas prise en compte dans la publication des chiffres relatifs au tourisme dans notre pays, à l’instar du tourisme local, du tourisme maghrébin, ou du transport aérien. C’est le rôle du Compte Satellite du Tourisme (CST) de regrouper l’ensemble des contributions au secteur du tourisme.
KPMG a réussi à collecter ces données disséminées dans plusieurs administrations, les traiter, faire les recoupements et croisements nécessaires, pour sortir ces principaux résultats relatifs à 2018 :
• Poids du tourisme dans le PIB : 13,8%. (14,2% attendus pour 2019)
• Part du tourisme dans la population active occupée : 11%
• Taux de couverture du déficit commercial par le tourisme : 21%
Ibrahim Osta, expert auprès de l’Organisation Mondiale du Tourisme, a présenté les standards internationaux en matière de statistiques touristiques. Ces standards, appelés CST (Compte Satellite du Tourisme), sont recommandés depuis l’an 2000 et sont habituellement gérés par l’Institution en charge des statistiques officielles, donc l’INS en Tunisie. La FTH demande donc que le Compte Satellite du Tourisme soit sous la direction de l’INS et qu’il soit régulièrement publié.
Marouane El Abassi, Gouverneur de la BCT, a ensuite parlé de la nécessaire restructuration financière du secteur, condition incontournable pour une montée qualitative du produit et un redémarrage de l’investissement, vus la forte reprise et le fort potentiel de la destination. Il a par ailleurs annoncé la décision de la BCT d’imposer la signature et la facturation en monnaie étrangère des contrats avec les étrangers non résidents.
Les difficultés d’accès au pays, tant sur le plan aérien que maritime, ont également été évoquées en tant que frein au développement du secteur. Les exemples marocains et espagnols ont été cités, avec les best practices et les erreurs à éviter. Les études concluent que l’ouverture à la concurrence augmentera le volume total du marché et permettra de la croissance pour tous les acteurs.
En conclusion, la FTH réitère sa demande d’avoir un CST (Compte Satellite du Tourisme) fiable et régulier, de solutionner les problèmes d’accessibilité aérienne et maritime du pays, et de valider le plan de restructuration financière proposé depuis plusieurs mois dans son livre blanc.