Concerto Malaga du Festival International de musique symphonique d'el jem.

Voûte étoilée et brise douce à El Jem et Colisée somptueusement éclairée, la troisième soirée du Festival international de Musique Symphonique d'el Jem, s’annonçait particuliérement bien, et la belle affluence du public n ‘a fait que le confirmer. Gradins et chaises investis par les mélomanes,

Concerto Malaga du Festival International de musique symphonique d'el jem.

le “ Concerto Malaga” devancé par sa renommée était attendu avec un programme riche et passionnément espagnol. L’orchestre à cordes "Concerto Malaga», avec ses 7 violons, deux violoncelles et une contrebasse était sous la direction de José Gil de Valdéz était accompagné de deux solistes de renommée internationale, le pianiste et compositeur américain Kimball Gallagher et le saxophoniste Ulrich H. Brunnhuber. Concerto Malaga, groupe de jeunes musiciens andalous s’est donné pour mission depuis 1996 de réhabiliter la musique classique espagnole et lui redonner sa juste place comme un des grands chapitres de l'histoire musicale occidentale.
Exit toute idée reçue sur un folklore espagnole caricatural, ici, on s'éloigne des guitares, des mélodies simplistes à 3 accords de guitare et des robes à pois des danseuses sévillanes. Au programme les plus grands compositeurs espagnols de l ‘âge d’or du classique ibérique:Joaquín Turina; Isaac Albéniz Manuel de Falla..
Plongée en pleine terre espagnole, avec pour premier acte une très belle interprétation de “La Oracion del Torero,de Joaquin Turina ,un opus émouvant et solennel inspiré des prières des toreros avant la corrida. La suite, tout aussi ensoleillée et aussi émouvante s’est faite avec le concerto numéro 2 de Frédéric Chopin avec au piano Kimball Gallagher en tandem accordé avec l” Concerto Malaga. Le soliste est stupéfiant, son jeu est libre et élégant, fidèle à la virtuosité qu'on lui connaît. Le soliste a en effet déjà joué plusieurs fois en Tunisie dans le cadre du projet éducatif  TUNISIA88 qu’il a initié 88 lycées et qu’il dirige avec le saxophoniste Ulrich H. Brunnhuber .
La soirée ibérique s ‘est poursuivie avec un des plus grands compositeurs classiques espagnols de la fameuse école du 19éme siècle, Enrique Granados, avec l'Intermezzo de" Goyescas» .Cette œuvre inspirée des tableaux de Goya est une véritable fresque ou se mêlent les lumières de l'Espagne, les rythmes et les harmonies populaires espagnoles aux mélodies romantique de cette fin du 19éme et des influences française du compositeur. La sérénade espagnole de Joaquim Malats a enchanté le public. Initialement écrite pour une guitare classique, sa transcription par l'orchestre de corde est un bijou de virtuosité.
Le voyage espagnol s’est poursuivi avec l ‘emblématique Isaac Albéniz faisant escale à La Caleta au sud de l 'Andalousie (Rumores de la Caleta (Malagueñas), Recuerdos de Viaje) puis, 
Grenade (Granada Serenatade la Suite Española) avant d’atterrir à Séville avec “Sevilla “(Sevillanas), extraite de la Suite Española.
Frais et joyeux, un air de jazz s'est subtilement glissé dans le programme de cette deuxième partie de soirée pour rappeler l'influence de l ‘Espagne sur cette musique américaine, tant par les synchronismes que par la liberté et la chaleur qu’ ‘elle dégage. Le saxophoniste a interprété un « It Dont Mean a Thing If it Aint Got that Swing » endiablé et énergique de Duke Ellington qui a enflammé et surpris agréablement le public d’El Jem bercé par les sérénades espagnoles. Magistrale et en guise de fin, «Concerto Malaga » a consacré 3 temps à Manuel de Falla, maître absolu de la musique espagnole classique.  Il a su révolutionner la musique espagnole en mélangeant subtilement l'art populaire et la symphonie. Trois morceaux choisis parmi les plus connus du compositeur  « Dance Of The Miller » (Farruca) extraite du ballet “El Sombrero de Tres Picos » (le tricome) , une « Danse Espagnole »extraite de “La Vida Breve” et « La Danse rituelle du feu ”extraite du ballet « L’amour sorcier »El Amor Brujo”.
Le voyage espagnol a pris fin laissant un public conquis par ces tableaux musicaux, par l’émotion qu’ils dégagent et la sensualité passionnée de la Costa del Sol, terre d’origine du “Concerto Malaga”. Après un standing ovation reçue avec émotion et gratitude le « Concerto Malaga » a offert un dernier morceau de soleil espagnol, mêlé à l’histoire arabo-andalouse « Memories from Alhambra » de Francisco Terraga, comme un pont dressé depuis le passé commun.

L ‘Espagne plus proche que jamais sera au rendez-vous, mercredi prochain 24 juillet avec l ‘orchestre de chambre de l ‘île de Minorque”