C’est le Tango argentin dans toute son exubérance de sens et de volupté, cette musique à la fois puissante et profonde évoluant toujours en crescendo dans un va-et-vient perpétuel jusqu’à la fusion.
C’est un déluge de sentiments doux et confus, une cascade de frémissements et une plongée dans les abysses de la passion dévorante qui enflamme les corps virevoltants des danseurs toujours en tandem. Du rouge écarlate, du noir foncé ou du blanc Iceberg, les couleurs se repoussent et se croisent à l’instar de la gestuelle des danseurs à l’allure enflammée et qui semblent être à la quête d’une rencontre fatale mais toujours improbable.
Le Tango, c’est une large partie du puzzle identitaire de cette terre féconde qu’est l’Argentine, une expression fidèle de ce pays qui constitue un melting-pot de cultures et de traditions ancestrales. La Tango c’est le cri profond de l’âme de ce peuple métissé et son élan toujours spectaculaire de générosité et d’amour.
Le Tango né de la douleur humaine reste fondamentalement humain et fascinant. Quelle beauté totale que celle de Mariella Maldonado dans un corps-à-corps intrigant avec Pablo Sosa sur l’immense scène du Théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture, transformée à l’occasion en un coin de café latin, squatté par des musiciens complices. Un pianiste, un accordéoniste et un violoniste pour seuls compagnons, Ils nous ont fait goûter aux délices d’un art noble et subtil qui a réussi à traverser les siècles pour nous éblouir encore et toujours.