Sfax: un nouveau pôle de tourisme culturel ?

Comment développer un tourisme alternatif au tourisme dit de masse? Comment diversifier le produit peu varié dans ce secteur et de quelle manière pourrait-on explorer de nouvelles pistes pour mettre à profit les innombrables trésors dont regorge la ville de Sfax pour en faire une future "niche" ou pôle de tourisme culturel ?

Sfax: un nouveau pôle de tourisme culturel ?

Tels sont les principaux thèmes débattus par les participants à la conférence "Sfax...pôle de tourisme culturel" organisée les 27 et 28 janvier dans cette ville (Est du pays).

Répondant à toutes ces interrogations, les intervenants de tous bords, ont été unanimes pour souligner l'urgence de valoriser davantage l'héritage patrimonial et de veiller à la diversification du produit culturel dans cette ville afin d'impulser non seulement le développement régional et local mais aussi de mettre en place une sorte de tourisme alternatif surtout que le secteur du tourisme saharien et balnéaire souffre actuellement d'une certaine stagnation.

Organisée par la délégation régionale de la culture, l'association "Beit el khebra" (forum d'action et de développement à Sfax), la conférence a été une occasion pour réfléchir autour d'un atelier de recherche sur des projets originaux et inventifs de tourisme culturel (associé à l'exploitation du patrimoine matériel et immatériel), afin de les présenter aux investisseurs intéressés.

Dans cet esprit, le Recteur de la faculté de Médecine à Sfax, Khaled Zghal a souligné la nécessité de développer également le tourisme de santé ou hospitalier considéré l'un des vecteurs du tourisme culturel.

Explorant une autre piste, l'architecte urbaniste Manel Triki, a estimé que l'exploitation de la médina de Sfax offre une autre possibilité d'investissement s'agissant dans ce sens de l'acquisition des maisons traditionnelles préservant leur cachet architectural spécifique à l'instar de "Dar Jallouli", "Dar Rekik", "Dar Bouzid" "Dar El Adhar" et "Dar El Fourati".

Pour sa part, Dr Nacer Ben Arab, président de l'association "Bab Eddiwan" a proposé aux associations de Sfax de présenter un dossier à la Fondation américaine "Guggenheim" pour la création d'un musée qui contribue de la sorte à impulser le tourisme culturel régional.

Poursuivant dans cette même logique, l'homme d'affaires Moncef Khmakhem a préconisé la création d'un projet touristique à "Rmadia", dans l'île de Kerkennah, servant ainsi de plateforme pour valoriser l'héritage patrimonial et écologique de la région.

Dans cette floraison d'idées, le conseiller culturel Wahid Hentati a suggéré la transformation d'un ensemble de maisons de la médina de Sfax en des écoles d'enseignement de la langue arabe pour les étrangers, ce qui constitue un autre moyen de varier les produits du tourisme culturel.

Evoquant les avantages fiscaux et les encouragements destinés à ce secteur, l'expert comptable Ridha Ktata a, dans son intervention, relevé qu'en dépit de certains efforts pour promouvoir le secteur, ce dernier souffre encore d'une certaine marginalisation et d'un manque d'intérêt surtout que le législateur tunisien n'a pas mis en place des incitations fiscales bien spécifiques se contentant uniquement d'encouragements dans le cadre général du développement régional.

Ancienne Syphax berbère, Sfax, ville portuaire de l'Est de Tunisie, regorge de 80 monuments religieux, 80 demeures traditionnelles, 20 souks (marchés traditionnels) et de 14 esplanades diverses qui préservent toujours leur cachet historique.