M.Wahid Ibrahim: 50% du produit du tourisme alternatif doit bénéficier au Tunisien

Ce matin, un symposium portant sur le développement du tourisme alternatif s’est déroulé à l’Institut des Hautes Etudes Touristiques de Sidi Dhrif à Tunis en partenariat avec l’Association de promotion du tourisme alternatif en Tunisie.

M.Wahid Ibrahim: 50% du produit du tourisme alternatif doit bénéficier au Tunisien

Nombreux étudiants en tourisme -porteurs d’idées et futurs acteurs du secteur- ont montré un vif intérêt pour ce thème et pour un type de tourisme qui ne cesse de faire parler de lui dans l’état actuel du secteur.

M. Wahid Ibrahim, ex-directeur général de l’ONTT, a retracé un tbleau de l’évolution du secteur touristique, vieux d’une cinquantaine d’années en Tunisie.

En effet, après la phase de démarrage (1963-1973), la phase d’explosion de l’hôtellerie et de leurs activités (environ une trentaine d’années), le secteur se retrouve dans une crise depuis plus de dix ans maintenant.

La révolution n’étant qu’un élément conjoncturel dans toute la situation, c’est aux vraies raisons qu’il faut s’attaquer, qui sont anciennes et de fond. La principal mal provient selon M. Ibrahim du fait que l’on ait de tout temps pratiqué la monoculture et développé un seul produit à savoir le balnéaire.

La mentalité de nombreux touristes et leurs besoins ayant évolué, il est impératif de diversifier le produit et se retourner vers l’intérieur du pays auquel on a toujours tourné le dos au profit des zones côtières.

Il est temps de laisser les gens de l’intérieur du pays faire leurs preuves et promouvoir par eux-mêmes leurs produits et leurs atouts comme le produit saharien ou les autres produits naturels comme le patrimoine faunestique, florestique et paysager, qui doit, selon Mme Emna Charfi, spécialiste du tourisme naturel, être mis en valeur via la sensibilisation et la formation constante des personnes qui sont en contact avec ce patrimoine.

C’est un modèle de tourisme qui est tout à fait bénéfique sur le plan économique et qui permettra également au Tunisien de consommer le produit de son pays. Le Tunisien étant prioritaire, le tourisme alternatif doit lui accorder 50% de son produit.

Ce produit ne doit, par ailleurs, pas être confondu avec les ressources, ces dernières étant le produit brut auquel nombreux éléments complémentaires sont ajoutés pour en faire un produit touristique commercialisable et attractif : par exemple l’aménagement des sites archéologiques (sécurité, animation, restauration…).

Au final, M. Ibrahim a résumé le tourisme alternatif en 3 composantes incontournables qu’il appellerait les 3 I du tourisme alternatif à savoir : Innovation, Investissement et Internationalisation.

Un tourisme alternatif, qui pour décoller et prospérer dans toutes ses dimensions, selon Mme Charfi, il faut « aimer la Tunisie et les Tunisiens ».

Un pari que l’Association de Promotion du Tourisme Alternatif en Tunisie (APTAT) est optimiste et déterminée à relever via ses actions dont chaque intervenant doit apporter un soutien et une contribution.