Des artistes tunisiens au premier 'Made in WIP- Révolution (s)' du 17 au 25 février en France

Trois artistes tunisiens prendront part au premier «Made in WIP-Révolution(s)» qui se tiendra du 17 au 25 février 2012 au Parc de la Villette (France). Selon les organisateurs, ce premier "Made in WIP" -qui se veut un laboratoire permanent du dialogue Arts/Société- est l'occasion de porter un coup de projecteur sur la vitalité artistique du monde arabe en mutation et en désir de démocratie.

Des artistes tunisiens au premier 'Made in WIP- Révolution (s)' du 17 au 25 février en France

Il fait écho à la prise de conscience collective qui agite aussi les modèles occidentaux.

Théâtre, chorale, danse, film, débats, autant d'expressions au plus près de l'actualité sont proposées pour un dialogue artistique avec la Méditerranée notamment l'Egypte, le Liban et la Tunisie.

Ainsi, le programme de ce festival des rencontres, prévoit la présentation les 20, 24 et 25 février de la performance de danse (17 minutes) «CIE DE SOI», une conception et interprétation de Radhouane El Meddeb ayant pour thème central le 14 janvier 2011. Tunisien expatrié, Radhouane El Meddeb se trouve "submergé par la frustration de ne pouvoir être qu'un spectateur des événements" qui font basculer la Tunisie le 14 janvier 2011.

De cette impuissance, il "crée une performance dansée poignante et tente de replacer son corps et sa présence au coeur de la Révolution. En effet, dit-il «Je n'ai pas pu être là. Je n'ai pas hurlé, pas eu peur. Je ne me suis pas révolté. J'ai été absent, loin. Devant la télé, avec mon ordinateur sur les genoux et mon portable à la main. Cette absence démange, marque, fait mal. Je ne m'en remettrai jamais».

Comment alors l'artiste, qui crée nécessairement avec son corps, peut-il imaginer autrement sa présence et dépasser cette frustration émotionnelle et physique à la fois? Radhouane El Meddeb "se saisit des images, des voix et des slogans, vus et entendus à la télévision. Voix de la détresse et du courage. Voix de l'utopie..

Et d'une voix plus particulièrement qui le hante, celle de cet homme sorti, la nuit de la fuite de Ben Ali, sur l'avenue Habib Bourguiba encore désertée par le couvre-feu pour crier sa joie et sa révolte".

Dans un genre "performatif qui lui permet de reconsidérer sa relation aux spectateurs, Radhouane El Meddeb met ainsi en scène cet état d'urgence et interroge la capacité du corps à incarner une multitude de sentiments mêlés allant de l'euphorie au choc brutal et la peur".

Par ailleurs et dans ce même espace dédié à tous ces champs émergents et toutes ces expériences créatrices d'esthétiques nouvelles, les soirées du 24 et 25 février seront marquées par un plateau de danse hip hop où participera le duo tunisien Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou, avec leur show "Kawa" (54 minutes).

Inspirés par l'écriture magnifique du poète palestinien Mahmoud Darwich, les deux chorégraphes tunisiens livreront "un solo subtil et puissant, une ode à la vie et à la liberté" (note de présentation).

Kawa est un "Solo à deux, parce que porté par les deux chorégraphes mais également par la présence appuyée, tout au long du solo, du poète palestinien Mahmoud Darwichà Celui-ci, dans "Mémoire pour l'oubli", dit son enfermement dans Beyrouth en feu, son attachement à sa patrie, sa vie.. son café.

Au milieu des tasses qui constituent le décor, Hafiz Dhaou propose une danse de la libération d'abord perdu dans cet amoncellement d'objets qui pourraient être autant de ruines, il ose le frémissement, l'étirement, puis la spirale qui envahit tout son corps. Un acte fort que d'oser la danse du bassin, comme un affranchissement, une opposition, une résistance portés par ces artistes tunisiens, dont le travail se révèle à l'aune d'une actualité en mouvement."

Ouvert depuis le 4 février 2010, par le Parc de la Villette, le WIP Villette, est un nouveau lieu permanent dédié aux cultures hip hop, aux nouveaux territoires de l'art, aux cultures en prison ou à l'hôpital, aux pratiques amateurs, à l'expression des diversités, au théâtre social, aux créations artistiques partagées, et à toutes ces initiatives de démocratie culturelle qui renouvellent le champ de la création artistique.