Exclusif : Tunisair diminuera ses effectifs avec le plan de redressement

Silencieux depuis son arrivée à la tête de Tunisair, Rabah Jrad semble décidé à prendre la parole ; notamment pour défendre le plan de redressement qu’il proposera bientôt au gouvernement.

Exclusif : Tunisair diminuera ses effectifs avec le plan de redressement

Aux grands maux, les grands remèdes : ce plan mettra à contribution l’Etat pour assainir la dette de Tunisair (envers l’OACA, la CNSS…) et n’exclura pas un plan social que Rabah Jrad qualifie d’inévitable.

Voici un extrait de l’interview, qui a été conduite par M. Lotfi Mansour pour le compte du magazine Le Tourisme :

Rabah Jrad Actuellement, Tunisair se consacre à la préparation d’un plan de redressement sur cinq années soutenu par l’Etat afin d’assainir sa situation. Ce plan sera proposé à l’approbation de l’Etat très prochainement. Nous en avons déjà informé le chef du gouvernement et le ministre du Transport.

Quels sont les grands axes de ce plan ? Prévoit-il une diminution des effectifs de Tunisair ?

R. J. C’est inévitable, il n’y a pas d’autres choix. D’ailleurs, nous avons déjà arrêté tout recrutement pour 2012.

Au-delà de cette réduction du personnel, quelles autres mesures comptez-vous proposer ?

R. J. Nous n’allons pas dévoiler le plan de redressement avant qu’il ne soit approuvé par le gouvernement. Mais parmi les points proposés, il y a le problème de la dette de Tunisair que nous voulons assainir avec le soutien de l’Etat. Ce dernier devrait aussi financer le plan de restructuration de l’entreprise, comme il devrait accorder son aide à la mesure des services publics rendus par Tunisair.

Globalement, comment jugez-vous la relation avec votre actionnaire principal, l’Etat ?

R. J. Notre ministre est conscient des enjeux qui se posent à la compagnie, le chef du gouvernement aussi. Et nous sommes tous d’accord pour dire qu’il nous faut des mesures courageuses pour sortir la compagnie de ses difficultés devenues structurelles.

Pensez-vous que la mise en place de ce plan est une affaire de semaines, de mois ou d’années ?

R. J. Normalement, nous devrions nous mettre d’accord avec le gouvernement sur l’ensemble du plan avant la fin de cette année, et son application s’étalerait sur deux ans.

Ce sera avant les élections ou après ?

R. J. Nous, nous demandons que ce soit avant les élections pour ne pas perdre une année.

En attendant ce plan, comment va Tunisair aujourd’hui ?

R. J. Elle va mieux qu’avant ; nous avons essayé, avec un certain succès, de comprimer les dépenses et d’améliorer nos recettes.