Labellisation des produits du terroir et développement local en Tunisie

« Labellisation et certification des produits de terroir tunisiens comme vecteur de développement local » est le thème qui a été traité mardi 16 octobre 2012 à l’initiative de l’association TOUNES 2020, avec l'appui du Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO) et du Centre du Commerce International (CCI).

Labellisation des produits du terroir et développement local en Tunisie

400 mille hectares certifiés bio, 350 mille tonnes d’exportation, 90 millions de dinars enregistrés grâce à l'exportation… autant de chiffres prometteurs pour décrire le potentiel du bio en Tunisie ; ajouté à celà la variété des produits agricoles et agro-industriels traditionnels, ainsi que nombreuses préparations culinaires locales comme : la figue de Djebba (AOC), le raisin de Raf Raf, la pomme de Sbiba, la figue de barbarie de Thala, la grenade de Gabès, l'agneau de Sidi Bouzid, la bsissa, l'harissa, l'huile d'olive, le fromage de chamelle...

Au cours du déjeuner-débat, une expérience marocaine réussie a été présentée par M. Lahcen Kenny de l’Association Agrotech Agadir autour de la valorisation des produits du terroir de la région de Souss Massa Drâa (huile d’argan, figue de barbarie, rose, safran, miel, dattes…).

L’objectif du projet était double : d’une part lutter contre la pauvreté et d’autre part créer de la valeur ajoutée sur place. Pour ce faire, une stratégie a été mise en place : d’abord la levée de fonds, ensuite la sensibilisation des gens concernés (à ce niveau, un important travail de terrain et de proximité est à faire)  enfin la labellisation. Selon M. Kenny, les résultats étaient très positifs en ce sens que le revenu des personnes concernées par le projet a systématiquement augmenté mais aussi et notamment, le projet a réussi à drainer les investissements dans la région dans la mesure où chaque dirham dépensé a attiré 5 à 6 dirhams de plus.

En Tunisie, le potentiel du bio et de la valorisation des produits du terroir est important, mais beaucoup reste à faire.

Un cas tunisien concret qui s’intéresse et aux produits du terroir et au bio est celui de Napolis Nature. A partir de ce cas concret, Mlle Amal Mghirbi, responsable qualité et produit a mis l’accent sur les maux dont souffre le secteur du bio en Tunisie à savoir :

- La cherté de la matière première au niveau du prix et également au niveau du temps passé à sa recherche.

- Le circuit de distribution à savoir le mode de vente conventionnelle comme les grandes surfaces, où il y a un problème au niveau de la visibilité et de la mise en valeur du produit bio. « Eux parlent chiffre d’affaires et le bio parle pauvreté, santé, humain ! » dirait Mlle Mghirbi.

- La mentalité du consommateur qui veut que le produit bio soit comme le produit conventionnel en termes de prix et de disponibilité, ce qui ne peut être le cas pour le prix de manière générale et pour les produits frais en ce qui concerne la disponibilité...

Nombreuses questions ont été soulevées au cours du débat, l'objectif étant de définir cocnrètement une feuille de route pour la constitution et le déploiement des structures ad-hoc de valorisation et de promotion de la qualité de ce secteur (consortium, marque collective...) dans l'objectif de développer la transformation et la commercialisation de la production agricole locale à haute valeur, et ce dans une perspective de développement équitable, solidaire et durable.