En partenariat avec l’association allemande des voyagistes DRV, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) a initié une étude portant sur les obstacles juridiques au développement du tourisme alternatif et durable en Tunisie.
En partenariat avec l’association allemande des voyagistes DRV, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) a initié une étude portant sur les obstacles juridiques au développement du tourisme alternatif et durable en Tunisie.
Lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui à Tunis, un ensemble de solutions destinées à être mises en œuvre pour la levée des obstacles actuels ont été présentées.
Etablies sous forme de recommandations, elles émanent de cette étude qui a œuvré à cerner les difficultés administratives et juridiques rencontrées par les professionnels agissant dans la branche du tourisme alternatif et durable élaborée par un comité inter-fédérations professionnelles et ce afin de proposer des solutions aux freins rencontrés actuellement et pour favoriser un bon épanouissement au secteur dans un environnement favorable.
Les présidents des 4 fédérations professionnelles, à savoir M. Ahmed Bettaieb pour la FTAV (Fédération Tunisienne des Agences de Voyages et de Tourisme), Mme Dora Milad pour la FTH (Fédération Tunisienne de l’hôtellerie), M. Houssem Ben Azouz pour la Fi2T (Fédération Interprofessionnelle du Tourisme) et M. Mehdi Hachani pour la FTGAT (Fédération Tunisienne des Guides Agréés de Tourisme), ont, lors de cette conférence, unanimement lancé un vibrant appel aux différentes autorités de tutelle afin de prendre en considération les recommandations émanant de cette étude de plusieurs mois qui a été réalisée sur le terrain par un comité d’experts, notamment juridiques.
Dans le cadre de cette étude, financée par la BMZ, coordonnée par la SEQUA et exécutée en Tunisie par la DRV et son programme relatif au tourisme alternatif et durable, les experts ont, dans une première phase, examiné les textes juridiques et législatifs en vigueur dans ce secteur.
Dans une seconde étape pratique, ils ont effectué un travail de terrain auprès des opérateurs, à savoir les promoteurs des chambres/maisons/tables d’hôtes et gîtes ruraux, des organisateurs d’activités de plein-air (randonnées équestres, Trekking, VTT…) mais aussi les guides et les agents de voyage et également les associations concernées afin d’identifier et de relever la somme des difficultés qu’ils rencontrent pour pouvoir mener à bien leurs projets et leurs activités.
Me Wassim Allouche, avocat et expert mandaté pour conduire le projet, a expliqué, lors de la conférence, que la principale conclusion à retenir de cette étude est la récurrence des restrictions règlementaires aux projets touristiques et parfois l’absence de texte d’application. « Les textes régissant le secteur sont sources de complexité et de lenteur administrative » a-t-il déclaré.
L’expert juridique a, par ailleurs, précisé que « le législateur tunisien a certes tenté de permettre un encadrement interdisciplinaire du secteur afin d’étudier les retombées que peut susciter un tel développement du domaine, sauf que l’aspect bureaucratique de sa gestion en inhibe son évolution ; cela n’a donné lieu qu’à des freins institutionnels aux projets du tourisme alternatif et durable au risque malheureusement d’une fonction irrégulière et sans aucun apport notable ».
Cette démarche s’inscrit en définitive dans une volonté de favoriser le développement de ce secteur eu égard à ce qu’il peut apporter à la destination tunisienne en termes de diversification de l’offre, de modernisation de son image et de son apport économique et social de manière générale. Elle a pour but également d’encourager les professionnels du tourisme à adopter des pratiques durables et sensibiliser les touristes à l’importance de voyager de manière responsable.
A l’issue du processus, le comité d’étude des obstacles juridiques pour le tourisme alternatif et durable en Tunisie a défini les principales recommandations suivantes qu’il juge fondamentales :
Les défis du tourisme alternatif et durable :
Le tourisme alternatif et durable s’impose -tel que souligné par la CNUCED- comme un secteur « à haut potentiel, un véritable gisement de richesses et l’une des seules possibilités viables de diversification économique, surtout pour les pays en développement ». En se basant sur ces faits, la Tunisie, comme bon nombre d’Etats en développement, fait en sorte de s’organiser juridiquement dans le but d’encadrer et de développer le secteur du tourisme alternatif et durable et à identifier ses acteurs. Toutefois, la logique du développement associée au tourisme peut s’avérer parfois paradoxale vu que l’encadrement d’un secteur nouveau face à des impacts considérables sur l’environnement, le terroir et les populations des pays d’accueil nécessite une organisation aussi bien législative qu’administrative et humaine.