Et si la Tunisie redécouvrait son propre trésor ? Le tourisme intérieur, longtemps mis de côté, s’impose aujourd’hui comme un levier économique inattendu.
Tourisme intérieur : les Tunisiens redécouvrent leur propre pays en 2025
Jalel Eddine Henchiri, vice-président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, a lancé un appel fort : il est temps que le secteur cesse de regarder uniquement vers l’Europe et ouvre enfin les yeux sur les voyageurs tunisiens.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, les résidents tunisiens ont généré plus de 5 millions de nuitées hôtelières, soit 21 % du total. Encore plus révélateur : 38 % des clients d’hôtels en Tunisie sont des Tunisiens. Ce n’est plus un phénomène marginal. C’est une révolution silencieuse.
Mais pour Henchiri, l’hôtellerie n’est que la partie visible de l’iceberg. Il plaide pour un élargissement de l’offre : écotourisme, tourisme rural, séjours immersifs… Ces formes de voyages plus respectueuses de l’environnement et des cultures locales peuvent donner un nouvel élan à des régions longtemps oubliées du développement.
Le ministère du Tourisme semble prendre le virage. Une étude est en cours pour construire une vision intégrée du tourisme intérieur, qui tient compte des attentes des citoyens et des besoins des territoires. Les cahiers des charges pour l’hébergement alternatif en préparation pourraient bien jouer un rôle clé dans cette transformation.
Derrière ces dynamiques économiques, une autre histoire s’écrit : celle d’un peuple qui se réapproprie ses paysages, ses traditions, ses régions. Dans un pays où la question du développement régional est cruciale, investir dans le tourisme local n’est plus un luxe ou une mode. C’est un choix de société, un pari sur l’avenir… et sur nous-mêmes.
