Leila Ben Gacem : une visionnaire au service de la Médina de Tunis

Invitée de Abir Fares dans l’émission Art de Vivre, Madame Leila Ben-Gacem incarne pleinement la dynamique culturelle, humaine et patrimoniale de la Médina de Tunis. 

Leila Ben Gacem : une visionnaire au service de la Médina de Tunis

Propriétaire de la maison d’hôtes Dar Ben-Gacem, présidente de Mdinti-مدينتي et directrice générale de Tunistoric, elle conjugue engagement, vision et préservation du patrimoine avec une constance remarquable.

Une passion devenue mission

Pour Leila Ben-Gacem, la Médina n’est pas un simple héritage architectural : elle représente un espace vivant, porteur d’identité, de savoir-faire et de mémoire collective. Son action repose sur trois axes essentiels :

  • la restauration et la sauvegarde du bâti historique,

  • la mise en valeur des artisans et des métiers traditionnels,

  • l’expérience immersive proposée aux visiteurs.

Selon elle, la Médina offre une énergie positive et un espoir renouvelé, éléments dont le pays a aujourd’hui particulièrement besoin.

Le parcours d’une restauratrice engagée

L’histoire de Dar Ben-Gacem illustre l’ampleur du défi. Acquise en 2006, la maison n’a pu être restaurée et ouverte au public qu’en 2013, après un long processus administratif, patrimonial et juridique.
« Sept années pour obtenir les autorisations nécessaires, c’était un véritable parcours du combattant », confie-t-elle.

Le projet s’est construit comme une initiative d’économie sociale et partagée : artisans, voisins, fournisseurs locaux et micro-entrepreneurs ont été impliqués dès le départ. Dar Ben-Gacem est ainsi devenue non seulement une maison d’hôtes, mais également un lieu de culture, de mémoire et de rencontre. Un musée miniature y a été installé, et d’autres projets sont en préparation.

Les artisans, un patrimoine vivant

Dans la vision de Leila Ben-Gacem, les artisans représentent le cœur battant de la Médina. Ce ne sont pas de simples producteurs, mais des porteurs d’histoires et de traditions, souvent issues de plusieurs générations.

Les expériences proposées vont au-delà de la visite :

  • créer un parfum dans un atelier du Souk El Attarine,
  • confectionner sa propre paire de “balgha”,
  • partager un moment d’apprentissage et d’échange avec un artisan...

Pour elle, l'objet rapporté est secondaire ; ce qui compte, ce sont les récits, les conversations et les instants partagés. Ces expériences marquent durablement le visiteur, qu’il soit tunisien ou étranger.

Mdinti : un projet intégré pour revitaliser la ville historique

De cette dynamique est née l’initiative Mdinti-مدينتي, qui réunit habitants, artisans, commerçants, restaurateurs et acteurs culturels autour d’une vision commune : rendre la Médina plus attractive, plus inclusive et plus vivante.

L’objectif est de proposer une découverte globale de la ville historique, où l’hébergement n’est qu’une porte d’entrée vers une immersion plus large : gastronomie, artisanat, circulation dans les ruelles, activités de quartier et rencontres humaines.

Une Médina à réinventer pour son public tunisien

Selon Leila Ben-Gacem, la Médina dispose encore d’un potentiel important pour attirer davantage les Tunisiens, pas seulement les touristes étrangers.
Les circuits thématiques, les activités familiales et les sorties du week-end restent des axes à exploiter davantage.

Elle souligne aussi la nécessité d’offrir plus d’espaces accueillants et accessibles, afin de permettre aux visiteurs de profiter pleinement du charme architectural et social de la Médina.

Une dynamique en marche

Grâce à l’engagement d’acteurs locaux, de chercheurs, d’historiens, d’artisans et d’entrepreneurs, la Médina de Tunis connaît aujourd’hui une véritable renaissance. Les initiatives se multiplient, les collaborations se renforcent et l’intérêt du public grandit, créant un mouvement positif pour l’avenir.