Open Sky : Un 3ème round de discussions avec l'UE prévu en juin et la Tunisie se dit prête malgré les difficultés

Aujourd'hui, vendredi 23 mai 2014, une grande conférence internationale sur le thème « Open Sky en Tunisie : opportunités ou menaces pour l’agent de voyages ? » s’est tenue à l’initiative de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) qui célèbre ses 50 années d’existence.

Open Sky : Un 3ème round de discussions avec l'UE prévu en juin et la Tunisie se dit prête malgré les difficultés

En effet, la question se pose après deux rounds précédents de discussions entre la Tunisie et l’Union européenne autour de l’Open Sky et à l’approche d’un troisième round annoncé pour les 26 et 27 juin 2014. 

M.Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, a jugé l’Open Sky comme étant « inéluctable » mais n’a pas caché sa crainte quant aux conséquences d’une libéralisation du secteur du transport aérien sur les agences de voyages, notamment que "depuis la fin des années 70 et avec l’avènement de la déréglementation américaine et les 3 paquets de la libéralisation européenne entre 1987 et 1997, les agences de voyages dans le monde n’ont cessé de subir les contrecoups des mutations profondes qui ont affecté le secteur du transport aérien international".

Pour sa part, Mme Amel Karboul, ministre du tourisme, a mis l’accent sur l‘importance évidente du transport aérien pour le tourisme tunisien, deux secteurs qui affichent des indices de croissance similaires, et a invité à voir tout changement comme étant une opportunité à saisir y compris l’Open Sky.  Il faut « adapter, innover, optimiser », affirme-t-elle.

Elle ajoute, « Si on continue à chercher le concept parfait (pour l’Open Sky), on ne commencera jamais ». Ceci dit, la ministre propose de mettre en place un Observatoire pour évaluer, ajuster et suivre l’évolution du processus d’adoption de l’Open Sky (quels services, à quels prix, quelles compagnies, vers quelle concurrence…). 

La ministre a invité à tirer les conclusions de l’expérience marocaine en la matière, qui, selon Mme Laura Baeza, Chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie affiche nombreux indices positifs.

En effet, une étude indépendante a estimé que le bénéfice économique total de l'accord aérien a dépassé 3,5 milliards d’euros entre 2006 - année de sa signature – et 2011. Le nombre de passagers est passé de 5,6 millions à 11 millions par an, avec un de taux de croissance annuelle de 14% sur la période 2006-2011, et les tarifs ont connu une baisse de 40%.

« Nous sommes prêts malgré toutes les difficultés » annonce M.Chiheb Ben Ahmed,  ministre du transport. Les préparatifs pour accueillir l’Open Sky et s’acclimater à cette libéralisation sont en cours mais beaucoup reste à faire, estime le ministre, entre autres au niveau de l’infrastructure aéroportuaire, où des travaux d’extension de l’aéroport Tunis-Carthage devraient être entamées en 2015. La volonté y est, le processus est engagé mais il n’existe pas de date fixe pour son entrée en vigueur.

La démarche d’adoption de l’Open Sky a été qualifiée de « frileuse » par M. Ahmed Smaoui, ancien ministre du tourisme, qui n’a pas manqué de souligner sa confiance dans le rôle de l’Etat qui, selon lui, appuiera l’entrée en vigueur de l’Open Sky. Pour la compagnie nationale Tunisiar, si le processus est adopté, l’Etat ne manquera pas de la soutenir ; les autres compagnies, à savoir Nouvelair et Syphax Airlines, ayant un passif moins lourd.

En somme, toutes les interrogations qui ont été soulevées quant à la question de l’Open Sky sont légitimes, et la tendance générale laisse entendre que cette libéralisation est inéluctable voire indispensable de par ses retombées que l’on souhaite positives sur « le consommateur tunisien, l’économie nationale, les usagers en général et le tourisme en particulier » selon M. Toumi.

A l’approche du 3ème round de discussions entre l’Union européenne et la Tunisie, les avis des ministres du transport et du tourisme se dirigent vers la création d’une sorte de Task Force qui réunira les parties prenantes et impliquées dans ce processus d’Open Sky afin d’optimiser le tout.