Menzel Bou Zelfa

Menzel Bou Zelfa signifie littéralement lieu de campement et d'installation de Bou Zelfa c'est à dire du père Zelfa ou Zalfa ou Zouifa est le nom de la fille très bien connue depuis plus de trois millénaires du prophète Jacob.

Menzel Bou Zelfa

La commune de Menzel Bou Zelfa est créée par le décret du 5 février 1921, le périmètre municipal de Menzel Bou Zelfa s'étend sur une superficie de 201,5 hectares, pour une population de 20 000 habitants.

Délimitation :

Nord : Menzel Temime

Est : Béni Khalled

Ouest : Takelsa

Sud : Soliman

Menzel Bou Zelfa signifie littéralement lieu de campement et d'installation de Bou Zelfa c'est à dire du père Zelfa ou Zalfa ou Zouifa est le nom de la fille très bien connue depuis plus de trois millénaires du prophète Jacob.

A 9 km Est de Soliman et à 40 km de Nabeul, Menzel Bouzelfa, au cœur d'une grande région d'agrumes, la ville où "la maltaise est reine" : la route serpente entre une forêt d'orangers, de clémentiniers et mandariniers, produisant à eux seuls deux tiers des agrumes du pays.

Depuis 1986, une journée touristique est organisée pour fêter l’oranger.

Un peu d'histoire par Salem GUERBOUJ

Menzel Bou Zelfa, localité située au beau milieu du Cap bon, est une bourgade arabe datant du 8ème siècle. Elle aurait été édifiée sur les restes de l'ancienne Megalopolis, capitale agricole de l'empire carthaginois, Elle avait vu le jour au début de la période Aghlabide à l'instar d'autres localités comme Menzel Temime avec lequel elle partage le dialecte tamémite (langue parlée par les Banou Tamime et légèrement différente de celle du Hijaz, dans laquelle a été révélé le Coran). Ces deux villes auraient servi de relais importants sur la voie, activée au temps des Aghlabides et existant jusqu'à l'heure actuelle, et qui reliait alors Tunis, à l'époque base navale, à Kélibia, port d'ou partaient les forces maritimes aghlabides, alors dominantes en méditerranée occidentale, à la conquête de la Sicile et du sud de l'Italie.

Elle devait ensuite dur vivre aux aléas de l'histoire accueillant les flots des arrivants à la faveur des vagues d'immigration successives qui ont jalonné l'histoire de la Tunisie (arabes, hilaliens, almohads, andalous, turcs, algériens, tripolitains, etc..). Les noms actuels en vogue dans la localité en constituent la preuve (Hedhili, Halfaoui, Skouri, Mrabet, Mourou, Hammada, Trabelsi, etc..). Si le sol de Menzel regorge d'objets datant des époques phéniciennes et romaines les objets et restes remontant à l'époque arabe sont fort rares. L'on ne dispose pratiquement ainsi que d'une tablette trouvée dans la mosquée centrale et indiquant que cet édifice remonte au début du 15ème siècle.

Deux ksars existent également jusqu'a nos jours et qui auraient pu servir pour protéger la ville contre les razzias très en vogue dans les temps anciens. Par ailleurs des vieux témoignaient de l'existence d'une enceinte tout autour de la ville et qui aurait disparu au début du 20ème siècle. la ville devait également subir profondément l'influence andalouse fort présente dans nombre de monuments en particulier la mosquée et le mausolée de Sidi Abdelkader et certains ''sabbats''.

Ville à vocation agricole Menzel vivait jadis principalement de la culture de l'olivier et accessoirement de l'arboriculture (pommes, orangers de type beldi, etc) et de l'élevage, jusqu'a l'arrivée des andalous au 17ème siècle qui introduisirent les cultures maraîchers et de la vigne. Au début du 20ème siècle, fut introduit l'agrumiculture moderne qui peu à peu vit ses superficies s'accroître au détriment des autres cultures. De fait Menzel, comme on l'appelle communément, devient la capitale des agrumes et particulièrement de la fameuse Maltaise tunisienne qui y voit le jour de manière presque accidentelle. Fort réputée sur les marches extérieurs cette variété est également très appréciée pour ses qualités gustatives, fruit du sol particulier de la très fertile vallée ou trône la ville et du microclimat qui y règne et qui font d'elle un vaste jardin blotti au flanc des derniers contreforts de la dorsale tunisienne et baigné par la brise de la méditerranée qui s’étendait à perte de vue à quelques encablures.

Au 17ème siècle également l'activité mystique dite soufie y prospéra. Menzel qui abritait un grand nombre de monuments dédies aux saints compta de nombreuses tarikas particulièrement la Issaouia et la Qadaria dont la ville deviendra également la capitale régionale en Afrique et au maghreb. Des mourids (c'est ainsi que l'on appelle les fidèles de cette tarika) y affluaient de partout (Maroc, Algérie, Libye, Egypte, Sénégal, Nigeria). A ce titre la zouia de sidi Abdelkader de Menzel a, jusqu'a nos jours, droit de regard sur celles essaimées partout en Tunisie et ailleurs (le Kef, gabes, Tozeur, Tripoli, etc..). Les beys de Tunis eux-mêmes se rendant compte de la très grande popularité de la qadariya s'y convertirent à leur tour. Ils édifièrent à Tunis une zaouia de sidi Abdelkader, afin de pouvoir s'y rendre pendant les festivités religieuses en particulier ''la nuit du destin''. D'ailleurs c'est Hammouda bacha qui rénova la zouia et lui donna son style mauresque actuel.

Enfin, Menzel fut un foyer important de la lutte pour la libération nationale. Ses montagnes proches et ses jardins alambiqués servirent de refuge aux combattants et au trafic d'armes. Les leaders du mouvement nationaliste, Bourguiba en tête, y faisaient de longs et fréquents séjours. Elle a été classée par le journal français l'Express en 1952 comme le premier foyer avec Bargou de la rébellion armée contre l'occupant français.

La fête des oranges, mois de mars

Célébré depuis 1960, durant le mois de Mars, il vise à faire connaître et à promouvoir le produit agricole qui caractérise la ville de Menzel Bouzelfa. En même temps ce festival rend hommage aux efforts fournis par les agriculteurs pendant l'année.

Le festival commence par le grand défilé auquel prennent part toutes les institutions économiques et de jeunesse avec les chars qui mettent en exergue la production des oranges.

On assiste au cours de ce festival à plusieurs activités tant culturelles que sportives en plus des programmes fixes tels que la journée d'étude sur les orangers dont le but est de promouvoir le secteur agricole notamment dans le domaine de la lutte contre les dangers menaçant les orangers, cette journée constitue également une occasion favorable aux échanges d'expériences et à côtoyer des chercheurs de hauts niveaux académiques.

Par ailleurs, la journée touristique constitue une étape très intéressante dans le déroulement du festival.

 

Source : www.menzelbouzelfa.com