Surmontant très souvent l’entrée de la driba ou la skifa dans les maisons traditionnelles, elle assure un rôle de surveillance de l’espace public et par là, de préservation de l’espace privé.
Conçue pour préserver du regard l’intimité sacrée des uns, elle permet de profaner celle des autres, jusqu’à friser le voyeurisme. Ses claires-voies ou les discrètes entre-ouvertures de son guichet ou de ses vantaux, cachent les regards secrets postés à l’intérieur et posés sur l’extérieur. Souvent compris à tort, comme un lieu de claustration des femmes, cet espace de claustras se présente plus comme le lieu du pouvoir dans le jeu du regard.
La façade de l’hôtel de ville de Tunis de Wassim Ben Mahmoud
Cette façade est une traduction contemporaine de la gannaria. Elle présente une double peau, faite d’un mur rideau et d’un écran brise-soleil. Le motif du treillis en réseau losangé d’arcs entrecroisés est inspiré du décor de deux façades du minaret de la mosquée de la Kasbah, situé aux environs de l’hôtel de ville.
L’institut du monde arabe de Jean Nouvel à Paris, présente une autre version moderne du moucharabieh.
Une gannaria maçonnée située au dessus de Sabbat el Saraya, la rue connue sous le nom de rue Bir El Ahjar et qui prend l'allure d'un "bow window".