Revitalisation du patrimoine architectural le combat de l'ASM

La revitalisation du patrimoine architectural de la fin du XIXe et début du XXe siècle dans le quartier de Bab B’Har, dans l’hypercentre de Tunis, représente une contribution et une source d’inspiration importantes pour la compréhension de l’histoire récente du monde islamique et de l’héritage culturel de l’époque coloniale.

Revitalisation du patrimoine architectural le combat de l'ASM

La réussite de l’Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis (ASM) réside dans la préservation des bâtiments emblématiques et des façades de l’époque, bien souvent négligés et détruits dans d’autres villes musulmanes, et de les utiliser comme catalyseurs pour un programme de régénération économique ambitieux et varié. Outre la création d’un quartier vivant et prospère, le projet a également encouragé une meilleure compréhension, beaucoup plus nuancée, de l’histoire récente de la Tunisie, sans pour autant dissimuler la nature du colonialisme.

La méthode utilisée par l’ASM, une organisation disposant de moyens modestes mais passionnément engagée, pour transférer au projet de revitalisation de l’hypercentre la connaissance technique acquise précédemment lors de la conservation de l’ancienne médina est impressionnante. La communauté locale a été consultée tout au long de la procédure pour garantir que les commerces existants bénéficient de la régénération et assurer la durabilité du processus. Ces objectifs se reflétaient dans le financement novateur du projet et à travers la formation d’artisans locaux pour entreprendre les travaux de restauration.

Sous l’ère coloniale, de nombreux pays musulmans étaient au cœur de l’expérimentation moderniste, souvent initiée par de jeunes architectes européens aux idées radicales. La sensibilité et l’ambition du projet de revitalisation de l’hypercentre de Tunis montrent comment ces mêmes pays musulmans sont désormais en mesure de jouer un rôle tout aussi novateur et influent dans la conservation de l’héritage moderne.”

La Ville Nouvelle de Tunis a été construite alors que la Tunisie était un protectorat français. Elle reflète le passage du schéma urbain des anciennes médinas à un plan quadrillé qui a modifié le caractère de la ville. Le plan de revitalisation urbaine, élaboré et mené par l’Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis (ASM), a restructuré les espaces publics autour de l’avenue Bourguiba et de l’avenue de France pour en faire une zone principalement piétonne. Il a également dressé une liste et restauré les monuments clés, à l’instar du Théâtre municipal, du Marché central, de l’ancien Tribunal administratif et du Cinéma Palace, qui sont désormais à nouveau utilisés. L’ASM continue activement de conseiller les institutions et les particuliers des secteurs publics et privés qui souhaitent entreprendre des projets de conservation, et ce afin d’assurer la qualité globale et d’atteindre les objectifs des nombreuses parties intéressées.