En vidéo : Amine Taieb Landoulsi raconte Amen sa première expo à la Maison de l’Image

Le terme travail est inapproprié pour ce que je faisais quand c’est toute la Tunisie qui est mon atelier, un appareil photo comme outil et ce que les tunisiens vivait comme matière première.

En vidéo : Amine Taieb Landoulsi raconte Amen sa première expo à la Maison de l’Image

Enfant de divorce, on ne pouvait donc jamais me demander d’être un gamin modèle. Au contraire j’étais cancre, mal dans ma peau et en plus boutonneux.

Affligé de ce déchirement, je me jetais corps et âme dehors, je découvris le monde en compagnie d’amis d’enfance du club d’enfant du Bardo, d’enseignants valeureux du lycée Khaznadar, d’animateurs de Club photo à la maison de jeunes du Bardo mais aussi de livres, de théâtre et de cinéma.

Puis un jour je repris le chemin du foyer, là mon père décida pour moi, il prit une de mes photos réalisées d’un anodin lever de soleil, à la sortie d’une boite de nuit à Hammamet, l’agrandis et l’accrocha au salon, il fut mon premier galeriste. J’ai eu sa bénédiction d’être photographe.

La photographie commença à prendre une place de plus en plus importante dans mon quotidien. Simple piège-à-souvenir, puis passion du week-end, surtout une thérapie de la gagne pour devenir enfin un travail.

Je ne voyais jamais mes photographies comme un instant volé ou un jugement précoce, mais un moment de partage entre moi et ceux qui sont en face de moi. Les anonymes, les partisans, les membres des forces de l’ordre, les hommes politiques et les hommes d’états sont tous à égal distance de mon objectif,je me vante d’ailleurs de pouvoir photographier le diable, sans états d’âmes.

Rares sont les fois que je considère que mes photographies m’appartenaient à part entière, j’ai toujours senti que moralement je devais beaucoup à l’humanité qui me fais face. Ils peuvent revendiquer la paternité de mes images autant que moi et si je dois des dûs pour ce que je suis, ma tendre épouse Amira , sera la plus légitime à mon cœur.

Aujourd’hui, dans cette salle d’expo, se mêle la grande histoire, celle qui a eu lieu dans la rue, dans les palais ou dans les amphithéâtres ; chez-moi avec ma famille, mes amis mes connaissances et maintenant vous…qui êtes là !