En photos :La 2e soirée de l’épisode 14 de Jazz à Carthage a illuminé l’Acropolium !

Pour une fois, le silence des cathédrales n’est pas une métaphore. Au moment où Jörg Leichtfried et Dominik Fuss arrivent sur scène, le public, comme un élève studieux, attend les premières notes.

En photos :La 2e soirée de l’épisode 14 de Jazz à Carthage a illuminé l’Acropolium !

Et les notes arrivent, sublimes. Celles de  la trompette qui s’élèvent jusqu’au très haut plafond de la cathédrale, rejointes  par les notes tendres du piano, ode majestueuse à la musique, sérénade magnifiquement triste, qui a le goût des amours perdues.

Il y a une complicité très particulière entre les deux artistes, et une encore plus grande entre les deux instruments. C’est comme si la trompette et le piano avaient une conversation, un soir de cœur trop plein, avec un instrument qui pleure et l’autre qui console.

Certains solos de trompette sont comme un cri venu du plus profond des entrailles, un appel à être sauvé, à être entendu et le piano est là, il entend et il arrive, grave, bouleversant. Il prend peu à peu de la force, de la place, a des choses à dire, à son tour. La trompette se fait moins déchirante, plus douce, un peu plus apaisée, même si parfois elle repart dans des envolées, elles ne sont plus désespérées.

Les derniers morceaux sont faits de notes toutes fines, toutes légères, cristallines comme des gouttes d’eau, laissant une impression de fraîcheur, un avant-goût des nuits d’été.

Omar El Ouaer a repris le flambeau de la soirée haut la main. Il en a fait du chemin depuis ses débuts au conservatoire à 11 ans mais il a gardé la même fraîcheur et le même émerveillement que ce petit homme qui allait grandir et devenir une référence dans le monde du jazz tunisien. Il nous a habitués depuis quelques temps à ses formations, qui grandissent peu à peu, trio, quartet, quintet, aujourd’hui, c’était un sextet qui a joué les morceaux de son tout dernier opus, Amber.

Les musiciens viennent d’un peu partout, ne parlent pas forcément la même langue et pourtant le groupe est incroyablement homogène, mention spéciale à notre Hédi Fahem national à la guitare et à notre violoniste attitrée, Yasmine Azaiez.

Les morceaux parfois d’une grande douceur, parfois rageurs, parfois nostalgiques et parfois rêveurs résonnaient dans la cathédrale, sous le charme.

Les dernières notes pointues comme des bouts de verre transpercent de part en part…Et on redemande !