L’enjeu de l’approche réflexive _la pensée_ et constructive _le faire_ du projet, émane de la définition même de l’ARCHITECTURE, située aux confins de l’art et de la technique, où cette discipline doit embrasser à la fois des aspects techniques, fonctionnels et esthétiques, comme l’a défini dès le 1er siècle avant J-C l’architecte romain VITRUVE, via sa célèbre triade : Firmitas (solidité), Utilitas (commodité), et Venustas (beauté).
La structure de l’INFINITY PAVILON va de soi avec cette définition Vitruvienne initiale, dont les principes sont restés stables à travers le temps, elle répond en effet à tous ces aspects; par sa solidité, sa forme libérée et élancée, ainsi que son échelle.
En moins de 72 heures de montage, les passants ont pu voir un corps en bois extraterrestre s'élever sur la bande médiane du boulevard principal, dans l'axe de l'île centrale de l'avenue devant le Théâtre national.
Le pavillon est une structure hyperboloïde modulaire en bois de 7,5 mètres de haut, de forme rigoureuse à la fois transparente et opaque, parfaitement symétrique, faite de deux mailles curvilignes de baguettes de bois entrelacées, se faisant face.
Il en résulte, Une forme autonome par son sujet et son objet.
Entre ses deux corps/cavités, une fente longue et étroite encadre la vue vers chaque extrémité de l’avenue: l’axe de la Médina et la statue d’Ibn Khaldoun à une extrémité; et l’horloge de Tunis et la statue du président Bourguiba à l’autre.
La structure n'interrompt pas le flux de piétons et ne coupe pas la vue dans aucune direction. Elle ne perturbe, ni bloque le quotidien de l'avenue.
Une fois dedans l’échelle affichée et l’axialité renforcée du pavillon vont marquer tout visiteur par ce rapport imposé : structure urbaine/échelle humaine, où le visiteur devient actant par sa présence et son interaction avec le pavillon.
La volonté affichée était de vider l’axe de l’avenue et de mettre en avant le piéton habitué des lieux. Faisant ainsi de l’architecte un auteur, la production architecturale une œuvre, et ses usagers des récepteurs actifs.
L’intention poétique qui en résulte, un moment d’entrelacement entre l’Homme, son Esprit et l’Espace Architecturé qu’offre le pavillon. Un instant de contemplation, de médiation et d’isolement
Simplicité, visibilité, et axialité tels sont les impératifs de ce langage urbain, où la présence devient absence, l’orthogonal devient courbe, la structure devient geste.
INFINITY PAVILLON, va de pair avec cette nouvelle Tunisie, coupant avec l’opacité profuse, et ouverte à accueillir un nouvel air de contemporanéité.