Oui à la Création, Non à l’Improvisation pour la reprise des Spectacles

Le groupement Professionnel du Tourisme Evénementiel faisant partie de la FI2T Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien a publié un communiqué de presse .

Oui à la Création, Non à l’Improvisation pour la reprise des Spectacles

 
Alors que la crise sanitaire empêche toute activité depuis trois mois pour le secteur du spectacle vivant privé (salles de concerts, théâtres, cabarets, festivals et producteurs de spectacles), les entrepreneurs expriment unanimement le souhait de reprendre au plus vite leur activité...Mais pas à n’importe quelles conditions, et surtout pas de manière improvisée : le plan de déconfinement doit évidemment tenir compte des réalités artistiques, économiques, et structurelles de la production et diffusion d’un spectacle.
 
Dès le début de la crise, du jour au lendemain, notre secteur a été contraint sans aucun préavis d’annuler toutes ses programmations. Aujourd’hui, avant que toute décision ne soit prise sur ce qu’il est possible de faire ou de ne pas faire pour la réouverture de nos lieux, le Groupement appellent les pouvoirs publics à prendre impérativement en compte l’avis des professionnels. Un temps de concertation autour du plan de déconfinement du spectacle vivant, et de co-construction des protocoles sanitaires, doit s’ouvrir avec les professionnels du secteur, afin que la reprise d’activité soit réaliste, au regard de la façon dont fonctionne le spectacle vivant privé, et ne se fasse pas au détriment des milliers d’entreprises qui le compose.
 
Par nature « vivant », le secteur s’accommode mal des contraintes sanitaires drastiques qui sont en train d’être mises en place dans la plupart des autres pans de l’économie qui peuvent reprendre aujourd’hui. La distanciation physique sur scène et dans une salle est, par exemple, difficilement compatible avec la notion même de spectacle.
 
La réalité c’est également celle des étapes nécessaires à la réalisation de toute création artistique : investissements de productions, répétitions, commercialisation du spectacle et ouverture de la billetterie...et donc des temps de mise en œuvre incompressibles de plusieurs semaines à plusieurs mois pour un spectacle, avant d’être présenté au public. L’évidence, c’est également l’équation économique, impossible sans un soutien volontariste de l’Etat dans ce contexte de crise.
 
Les pertes colossales de chiffres d’affaires du spectacle vivant privé liées à l’absence totale de représentations pendant plusieurs mois, se sont muées en graves difficultés financières pour les entreprises. La pandémie de COVID_19 occasionne ainsi une quadruple crise : sanitaire et économique, mais aussi culturelle...et humaine. La reprise des spectacles, ce n’est pas improviser une prestation sur un balcon pour la fête de la musique ou les capter en livestreaming. Nous devons à notre public un spectacle à la hauteur de ses attentes, qui le fasse rêver. Pour cela, nous devons préparer notre public à revenir dans les salles pour revivre l’expérience unique d’un spectacle « vivant ». 
 
Et cela requiert un minimum de préparation. Alors non à l’improvisation, oui à la programmation raisonnée et anticipée. A ce titre, nous attendons que les annonces du Premier ministre ce jeudi, concernant la suite du déconfinement, laisseront la porte ouverte à la concertation avec les professionnels du secteur pour que les décisions ne soient pas prises à leur insu, mais en accord avec les réalités de leurs métiers.