Les femmes ne pouvaient pas manquer ce rendez-vous qui évoque une dramatique histoire certes sous ses aspects douloureux. Comme un geste de solidarité et symbolique, aussi bien à la femme en général et à Leila Toubel , Dr Hayet Getat Guemazi, ministre des Affaires culturelles, Dr Amel Belhaj Moussa, ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées et Mme Leila Chikhaoui, ministre de l’Environnement, étaient présentes aux premières loges du Théâtre romain de Carthage.
La pièce.
Un monodrame qui raconte l’histoire d’une femme ( peu ordinaire), plutôt d’une voix dissonante , victime d’un viol, son parcours sinueux, ses rencontres avec des hommes abjects, ses douleurs et ses espérances, des difficultés de la vie, de l’adversité des gens, de la mentalité de la société, de l’esprit ambiant et de l’idéologie dominante. «Yakouta», tel est son nom, une perle de femme qui se raconte, reprend par la parole sa condition dans la Tunisie actuelle, elle est la voix et le porte-voix de la femme tunisienne dans sa diversité et sa lutte. Une voix qui représente celle de la femme sujette aux égarements et aux aléas de sa condition.
Eh, oui, Yakouta, c’est tout cela à la fois. C’est que Leila est doté d’une imagination de grand écrivain et d’une présence scénique magistrale a insufflé un esprit d’engagement au théâtre tunisien. . Elle joue, improvise, déclame son texte avec une précision et une concentration éblouissante. Décidemment, pour une dernière, comme pour ses précédentes apparitions Yakouta ne pouvait que provoquer qu’admiration et émerveillement. Dans le paysage théâtral, Leila Toubel qui a rédigé, mis en scène, joué et assumé ses différents rôles « intelligents » et sincères, pendant trois décennies manquera à son public et à la scène. On salue.