Pour la première itinérance de l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde », l’Institut du monde arabe a choisi la Tunisie, pays qui entretient des liens historiques avec la Palestine.
Pour la première itinérance de l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde », l’Institut du monde arabe a choisi la Tunisie, pays qui entretient des liens historiques avec la Palestine.
Présentée à l’Institut du monde arabe à Paris de mai à décembre 2023, cette exposition accueille des images de la Palestine loin des clichés. «Elle montre à quel point nous, [les palestiniens], sommes bel et bien vivants et à quel point nous sommes toujours porteurs d’une obsession de la culture». (Elias Sanbar, Commissaire général de l’exposition, écrivain, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, président du conseil d’administration du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine).
Le commissariat est assuré par Marion Slitine, Éric Delpont et Marie Chominot.La Palestine a une histoire riche et a donné naissance à des intellectuels et des artistes que le monde estime et qui racontent, façonnent l’identité palestinienne et sont les voix de tout un peuple. « Ce que la Palestine apporte au monde » montre la création palestinienne, qu’elle s’élabore dans les territoires ou dans l’exil, et des artistes qui ont fait de la photographie leur «langue», leur moyen d’expression.
Cette exposition met en regard deux registres d’images photographiques, au XIXe siècle versus de nos jours, sur la Palestine. Mise en dialogue, cette perspective transhistorique montre la quête des Palestiniens vers la réappropriation, par l’image, de leur propre récit. Alors que les lithophotographies anciennes montrent que la terre palestinienne était trop souvent cantonnée à des clichés désincarnés dans la photographie ancienne, les photographies contemporaines de cette exposition témoignent du quotidien des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza jusqu’en 2021, de leur rapport au corps, à l’espace public et à la terre.
Elles frappent par leur créativité exceptionnelle et amènent à réfléchir à la force de la culture et de l’art comme voies de résistance. Certains témoignages d’artistes recueillis au printemps 2024, apportent par ailleurs un regard actuel sur leur rôle existentiel pour faire entendre la Palestine aujourd’hui.
Une programmation dédiée à la culture palestinienne est prévue tout au long de la durée de cette exposition : un échange avec deux photographes palestiniens exposés, Rehaf Al Batniji et Shady Alassar, le 24 mai, autour de leur travail et de l’artivisme; des projections de films palestiniens, une discussion sur l’ouvrage « La Palestine en 50 portraits » en présence de Sabri Giroud le 3 juin, une pièce de théâtre sur l’exil palestinien intitulée « Taha » le 5 juin et une soirée consacrée à la musique palestinienne.
Avec le parrainage de l’Ambassade de Palestine en Tunisie, cette exposition organisée par l’Institut du monde arabe, Paris, et la programmation préparée avec l’Institut français de Tunisie donnent un espace d’expression aux artistes palestiniens et une place à la richesse de cette scène culturelle. Aujourd’hui, plus que jamais, leurs messages sont importants. Comme l’écrit Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, «Loin d’une chronique victimaire, l’exposition donne à voir le monde en Palestine et la Palestine au monde.»