Deux masterclass avec deux éminents réalisateurs ont été parmi les principaux moments forts de la quatrième journée des JCC : le réalisateur tunisien Jilani Saadi et le réalisateur palestinien Hani Abu Assad.
Deux masterclass avec deux éminents réalisateurs ont été parmi les principaux moments forts de la quatrième journée des JCC : le réalisateur tunisien Jilani Saadi et le réalisateur palestinien Hani Abu Assad.
Ainsi dans le cadre de la 35ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage, la salle des jeunes créateurs (Cité de la Culture) a accueilli, mercredi 18 décembre 2024, une masterclass avec le réalisateur tunisien Jilani Saadi. Modérée par le professeur et critique Tarak Ben Chaabene, la rencontre a été l’occasion pour Jilani Saadi d’évoquer Bizerte, sa ville natale qui a vu la naissance de sa passion pour le cinéma grâce à son adhésion au ciné-club.
Ainsi sa vision cinématographique a été influencée par les films de Buster Keaton et le néoréalisme italien. « Cinéphile éclectique », Saadi s’est également inspiré de cinéastes tunisiens comme Abdellatif Ben Ammar et Mahmoud Ben Mahmoud. Cherchant à rompre avec les dialogues poétiques dominants dans le cinéma de l'époque, il souhaite créer des films libres et légers avec un scénario plus cru et plus proche de la réalité.
Son premier long métrage, Khorma, lui permet d’exprimer son amour pour sa ville natale, Bizerte, qui l'a accueilli pendant le tournage. Saadi a décrit son acteur principal récurrent, Mohammad Grayaa, comme son « miroir », incarnant sa propre image. Pour Saadi, ses films traitent de l’auto-émancipation et le défi à l’autorité.
Tourné avec des budgets minimes et des méthodes non autorisées, notamment des GoPro et des caméras de surveillance, son approche souligné l’engagement esthétique du réalisateur à briser les conventions cinématographiques.
La salle des Jeunes Créateurs à la Cité de la Culture a accueilli, mercredi 18 décembre, une rencontre avec le réalisateur palestinien Hany Abu-Assad, animée par le professeur et critique Tarek Ben Chaabane, en présence d’un public composé d’étudiants, de chercheurs et de passionnés de cinéma.
Cette rencontre a constitué une opportunité pour découvrir la vision artistique de Hany Abu-Assad ainsi que son regard sur les rapports de force qui régissent le monde actuel. Le réalisateur a par ailleurs évoqué la résistance des habitants de Gaza en déclarant : « Le Gazaoui est celui qui nous a appris le courage. » Hany Abu Assad a également souligné que ses films permettent de susciter le débat sur des questions sociétales délicates, ajoutant que le point de vue du réalisateur reste crucial face aux tentatives de contrôle de l’œuvre artistique par ceux qui la finance.
Démarré mardi 17 décembre 2024, la 3ème édition des JCC dans les casernes se poursuit jusqu’au 23 décembre 2024. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’impliquer et sensibiliser les soldats à la vie culturelle et artistique en mettant l’accent sur le rôle du cinéma comme vecteur de sensibilisation de divertissement et de consolidation des valeurs humaines. Au cours de cette 3ème édition, 7 œuvres alliant entre fiction et documentaire sont programmées dans 5 casernes réparties dans les gouvernorats suivants Kef, Kasserine, Bizerte, Beja et Sousse.
A la Cité de la Culture, au médias center, et dans le cadre du focus Jordanie, une conférence autour de « la nouvelle dynamique : le cinéma jordanien comme exemple » a été aussi organisée, mercredi, avec la participation du directeur général de la Commission royale jordanienne pour les films, la directrice du festival international du film jordanien ainsi que le réalisateur jordanien Zayed Abu Hamdan.
Lors de cette rencontre, le rôle de la commission royale jordanienne dans la promotion du cinéma jordanien a été mis en exergue. Fondée en 2003, elle a permis d’impulser le cinéma jordanien à l’échelle internationale en proposant des services de production globale et des occasions de perfectionnement en collaboration avec des partenaires internationaux tout au long de l’année. Le fonds de soutien de la commission d’une valeur annuelle de plus de 750.000 dollars américains a permis à des films comme « Les filles d’Abdulrahmane » de Zaid Abu Hamdan, « Farha » de Darine Salam ou encore « Les ruelles d’Amman » de Bassel Gandour de voir le jour.
Ce mercredi 18 décembre 2024, les ateliers « Chabaka » et « Takmil » de la section Carthage pro dont la responsable pour cette édition Yamina Mechri Bendana ont clôturé leurs activités à l’hôtel Africa à Tunis.
A cette occasion, les participants ont pris part à des pitchs pour présenter et exposer leurs projets aux professionnels du cinéma en vue de les concrétiser.
Dans le même contexte et dans le cadre de la section « Carthage Talks », deux panels ont été organisés autour des nouvelles technologies et leur impact sur la création et un second sur la promotion des images palestiniennes aujourd’hui.
Rappelons que la section Carthage pro a été crée en 1992 dans l’objectif de soutenir les professionnels du secteur et les talents du monde arabe et africain.