Protocole à Central Tunis : 14 artistes défient les règles établies

Et si on remettait en question nos règles ? À Central Tunis, l’exposition collective « Protocole » propose un regard frais, critique et parfois déroutant sur les codes qui régissent notre quotidien : gestes, pensées, rapports humains, structures sociales ou artistiques… Tout y passe, tout est bousculé.

Protocole à Central Tunis : 14 artistes défient les règles établies

À l’origine de cette idée : l’artiste visuel et cinéaste Alaeddine Abou Taleb, qui a réuni 14 artistes pour un défi artistique engagé. Leur mission ? Revisiter les protocoles, les détourner et proposer leurs propres règles du jeu. Le résultat est une exploration visuelle et sensorielle à travers des médiums aussi variés que la performance, le dessin, la photo, la peinture, le tissage, la sculpture ou encore la gravure.

Jusqu’au 20 juin 2025, le public peut découvrir cette exposition pas comme les autres et notamment la performance « Expressive Masks » d’Abderrahmen Cherif et Abdessalam Majdoub. Un théâtre de masques codifiés, où 14 figures prennent vie pour incarner nos « moi » intérieurs, influencés par les règles qu’on suit ou subit.

La gravure « Protocole démocratique » de Zitch (Zeineb Lakhoua) interroge la formation des États démocratiques à partir de textes d’Hannah Arendt et d’une relecture de Jérôme Bosch. Un travail puissant qui questionne la vérité officielle et met en lumière les illusions imposées par le pouvoir.

Avec subtilité, Najah Zarbout joue sur le contraste entre forme rigide et fond libre, affirmant que le message artistique n’a pas à se plier à une règle. De son côté, Abdesslam Ayed met en scène la restauration d’artefacts endommagés pour parler de reconstruction et de mémoire.

Hela Lamine, quant à elle, nous emmène dans une promenade méditative avec des bouts de nature, des éléments bruts et des clichés captés lors de ses balades. Elle s’impose un protocole doux, celui de la contemplation et de la connexion au vivant.

Une exposition à la fois engagée, poétique et subversive, à découvrir jusqu’au 20 juin à Central Tunis. Pour tous ceux qui aiment voir les choses autrement… et surtout, au-delà des règles établies.