En photos : Retour sur la 4ème journée des JMC 2017

La 4ème journée des jmc, tout comme les journées précédentes, s'est passée dans une agréable ambiance.

En photos : Retour sur la 4ème journée des JMC 2017

 

Présentation du nouvel instrument : le naylute

Une petite révolution dans le monde de la recherche musicale et dans l’univers des instruments de musique a été présentée ce matin au Palais des Congrès.

Le Naylute, un croisement entre le Nay oriental et la Flûte occidentale, est une invention du musicologue et flûtiste irakien, Ghazi Youssef Ibrahim. Diplômé de la faculté d’agriculture de Bagdad, de l’Institut des études musicales en 1988 et de la faculté des Beaux Arts, ce passionné de musique a passé plus de 15 ans à faire de la recherche scientifique avec pour objectif de mettre en place un Nay plus moderne, qui se marie aux différents styles musicaux. « Les instruments orientaux émettent jusqu’à 24 octaves, alors que les occidentaux en émettent une douzaine. Cette fusion du nay et de la flûte permet aux musiciens d’avoir entre les mains un instrument qui génère plusieurs sons, mais qui sont surtout obtenus aisément. Le musicien pourra facilement utiliser ses dix doigts pour produire jusqu’à 24 notes. » Explique le professeur Ghazi Youssef Ibrahim.

La présentation de cet instrument ne s’est pas faite sans une performance live. Hichem Badrani professeur en musique, compositeur et joueur de flûte ne s’est pas fait prier pour caresser le naylute, offrant aux présents des moments magiques d’évasion. Entre les classiques de Mohamed Abdelwaheb, les morceaux irakiens et l’improvisation, le moins que l’on puisse dire est que le naylute a conquis l’assistance.

Le Salon des Industries de la musique

Pour sa deuxième journée, le Salon des Industries de la musique a été marqué par la visite du ministre des affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine en début d’après-midi. Un passage particulier et attendu puisque le ministre est musicien de formation et expert auprès de l’Unesco. Avant d’occuper son poste de ministre, Mohamed Zine El Abdine était directeur des Instituts Supérieurs de Musique de Tunis et de Sousse. Autant dire que l’avis d’un titulaire de 3 doctorats dont une en Histoire et Sciences Musicales de l’Université Panthéon-Sorbonne a son importance lorsqu’il s’agit d’un salon complètement dédié à la musique.

Le ministre a d’ailleurs fait le tour des exposants, discutant et posant des questions aux uns et écoutant les performances des autres. Une ambiance à la fois festive et artistique dans laquelle le ministre semblait se plaire baignant dans une foule de passionnés, de professionnels et d’amateurs de musique. « Un des points importants de ce salon reste la rencontre entre les acteurs culturels tunisiens, arabes et africains. Si on arrive à instaurer un marché africain et maghrébin de la musique par le biais de ce genre d’initiative, cela permettrait à nos créateurs, artistes et scientifiques de faire connaître et exporter notre savoir-faire et nos instruments de musique. » a déclaré le ministre à la fin de sa visite.

«ENFANT CRÉATEUR» INSTRUMENTS

Ils jouent comme des grands !

Que la Tunisie se rassure ! Les douze titis qui ont été choisis dans la section instruments de la compétition «Enfant créateur» ont assuré et sont les musiciens tunisiens de demain ! Et nous plaignons sincèrement les membres du jury qui auront la délicate tâche d’en primer trois seulement, car ces enfants ont tous joué comme des grands, sur différents instruments comme le piano, le qanoun, le violon, la derbouka ou, encore, moins «conventionnels» telles la batterie et la zokra. Pourtant, certains d’entre eux ont à peine deux ans d’expérience dans leur instrument.

Le public présent au complexe culturel Mahmoud Messaadi a été enchanté de voir ces gamins jouer comme des pros, interprétant des compositions aussi bien classiques occidentale et orientale que du patrimoine tunisien ou encore plus moderne avec des extraits d’œuvres de Michael Jackson interprétés avec brio au piano.

Bravo au comité de présélection pour le choix de ces jeunes compétiteurs.

Il est à noter que les petits intermèdes ont été assurés par des marmousets qui, accompagnés d’une flûte traversière, ont interprété des chansons enfantines.

Concert OFF

Aymen Boujlida au Ciné Vog du Kram

Près des plages rocailleuses du Kram, c'est un superbe concert de free jazz qui a eu lieu dans la salle du CinéVog.

Un moment musical purement magique a crée une ambiance intime et propice à l'écoute de ce projet nommé "The Legacy of Carthage". Le concert fût rapide, une demi-douzaine de chansons seulement. Mais chaque chanson est une histoire brillamment contée par ces 4 musiciens aux origines diverses et aux talents confirmés. L'énergie et le travail mis dans chaque titre sont impressionnants, changeant de rythme à plusieurs reprises sans pour autant perdre le public. La maîtrise des instruments de chaque membre du groupe permet une aisance et une complicité sur scène qui fait plaisir à voir, chaque musicien ayant le temps et de mener ainsi que d'accompagner les autres. Au final c'est un très beau concert qui s'est déroulé au CinéVog, laissant un public satisfait !

El-Banda

El Banda réunit plusieurs artistes Hip Hop tunisiens, de différents quartiers de la banlieue de Tunis. Ce regroupement musical allie plusieurs styles et insiste sur l’interaction à 100 % avec le public, grâce à un Vjing et des graffitis digitaux pour réfléchir en images le feeling des artistes. Projet de DEBO, un collectif qui a vu le jour en 2012, El Banda mêle, entre autres, Boom Bap et Old School. Le groupe est composé de Vipa (clameur du désengagé), de WMD (mêlant arabe et anglais du Bronx), de Massi (utilisant le vocabulaire tunisois), du duo Empire (flow de critiques), de Trappa (mixeur innovateur), de Godzy(VJ) et de Sim Vandart (taggeur et peintre). Un groupe qui sait parler aux jeunes et s'exprime à leur place avec leur langage. Les fans etaient aux rendez vous et chantant avec le groupe chaque paroles. Un moment où les jeunes ont pu s'exprimer et danser sur des styles différent mais bien arrangés. Un spectacle tunisien fait par des jeunes, pour des jeunes

Zied Zouari à Nabeul

Le violoniste-compositeur a présenté un projet, qu'on peut qualifier d'intergenerationnel intitulé "Electro Btayhi". Comme son nom l'indique, ce spectacle est inspiré du folklor et du patrimoine tunisien ... de la nouba, au bedouin jusqu'à même l'Isfahen l'ancienne nouba delaissée et oubliée ! Tout cela, mixé intelligemment à l'hiphop, à l'electro, au dupstep et au beatbox !

Le public, de toutes générations, était au rendez-vous ... Et tout le monde a trouvé son bonheur .. Les jeunes se voyaient dans l'esprit hiphop des differentes compositions, les plus grands étaient noqtalgiques à notre folklor tunisien !
Le trio Zied Zouari au violon, Ghassen Fendri à la guitare et Twinlo le Beatboxer ont transporté le public dans un voyage musical à travers 6 compositions et reprises

Compétition officielle

«HAWAS»

Sur la bonne voie en attendant la voix

Le groupe égyptien «Hawas» était en concours lors de la quatrième soirée des Journées musicales de Carthage.

Commençant par ce que l’on pourrait appeler une ballade, avec des rythmes lents, le groupe est monté crescendo jusqu’à enflammer de nombreuses personnes dans le public.

Loin des airs égyptiens connus durant lesquels les corps semblent avoir été en contact avec une haute charge électrique, mais tout en gardant sur la derbouka des rythmes orientaux, «Hawas» a plus donné dans le rock, et surtout le rock alternatif, même si ses membres sont issus de différents horizons musicaux backgrounds. L’ensemble était harmonieux dans ses compositions. Seule dissonance : la voix du chanteur qui mériterait d’être plus travaillée ; ainsi le groupe serait réellement sur la bonne voie.

«SANAAT YEDIN» DE MORTADHA FTITI ET TAHAR GUIZANI

C’est un arrangement !

La seconde partie de la quatrième soirée de la compétition officielle des JMC a été réservée à «Sanaat yedin», qui peut se traduire par «Fait main», produit de Mortadha Ftiti et de son maître, comme il l’a appelé à la fin de la représentation, Tahar Guizani, qui en a fait un bon arrangement musical.

Une musique entraînante pour des paroles parlant des problèmes que rencontre le peuple tunisien, de l’amour mais d’une manière différente, pour alléger les peines et les cœurs, le public en a demandé encore.

Mortadha est un jeune qui sait parler aux jeunes sans utiliser l’agressivité de certains artistes qui pensent soigner les maux par des gros mots, et sans se noyer dans la niaiserie d’autres qui font dans la guimauve.

Ciné concert à l'IFT

Avec un public particulièrement jeune et issu en majorité du monde de l'underground, le ciné concert commence dans une ambiance bonne enfant et détendue, avant de passer à un silence complet pour le début de la performance.
Et quelle performance ! Le cadre est sombre et froid, parfaitement adapté au projet.
L'artiste nous offre ici un univers sombre angoissant, au mélodies psychédéliques, à mi-chemin entre Midnight Movies des années 60 et du bruitisme d'un Amon Tobin.
Ce concept inhabituel se poursuit dans une harmonisation accomplie de l'image et du son, racontant le film d'une autre manière et entraînant le public patient et encourageant dans une transe hypnotique et onirique qui pousse au questionnement et à la contemplation. Un pari risqué et plutôt réussi!

Crédit photo: Wiem Ben Amor Amira Barhoumi Eya Zgolli Refka Najjar Hela Snoussi Mouna lidhieb Ines Rezgui Elyes Aouinet