Un tourisme Hygiénique et Local pour sauver la saison

La Tunisie cherche à limiter les dégâts pour ce secteur clé, en mettant l’accent sur de strictes mesures d’hygiène et en ciblant un marché surtout local.

Un tourisme Hygiénique et Local pour sauver la saison

Après trois années de rebond, qui avaient vu la fréquentation revenir à des niveaux inédits depuis 10 ans, « la Tunisie avait bien débuté l’année, avec une hausse des recettes de 28% », souligne Feriel Gadhoumi, une coordinatrice de l’ONTT.

La plupart des hôtels ont fermé leurs portes, et ceux qui restent ouverts logent, souvent gratuitement, les milliers de personnes en quarantaine, ce qui donne aux stations balnéaires des allures de villes fantôme.

Mais les hôteliers tentent de sauver ce qui peut l’être de la saison en s’appuyant sur la situation sanitaire rassurante du pays et sur des mesures d’hygiène drastiques.

« Les clients vont se concentrer sur l’aspect sanitaire et hygiénique », assure Anis Souissi, directeur commercial dans l’hôtellerie, qui envisage des « menus fixes au choix » au lieu de l’habituel buffet, « une table attitrée et un parasol fixe tout au long du séjour ».

« Cibler le marché local et préparer la saison prochaine sont les seuls choix », observe-t-il.

Le ministère du Tourisme prépare un protocole pour les hôtels qui rouvriront –certains envisagent de le faire début juin. Au programme, des contrôles de température à l’aéroport et à l’entrée des hôtels, des chambres désinfectées et laissées vacantes 48 heures entre deux clients, des lavages intensifs des espaces communs et l’espacement des tables d’un mètre dans les cafés.

Ces mesures sont nécessaires pour « regagner la confiance des partenaires », affirme Mme Gadhoumi. Reste à savoir si les hôtels, dont certains sont déjà au bord de la faillite, arriveront à faire les investissements nécessaires.

Pour cet été, outre le tourisme national, les hôteliers lorgnent du côté des vacanciers algériens, voire russes, qui leur ont permis d’amortir les crises précédentes.

Les Tunisiens, eux, ne représentent que 20% des touristes, et beaucoup ont vu leurs revenus et jours de congés fondre durant le confinement.