Formellement, les œuvres de l’artiste semblent être de l’art abstrait dans sa forme la plus pure. Mira Agdal se libère des diktats figuratifs. Sa création cherche plus à suggérer qu’à représenter complètement quelque chose.
Formellement, les œuvres de l’artiste semblent être de l’art abstrait dans sa forme la plus pure. Mira Agdal se libère des diktats figuratifs. Sa création cherche plus à suggérer qu’à représenter complètement quelque chose.
«Silent storm» est une série d’œuvres qui explorent les phénomènes atmosphériques et nous plongent dans une ambiance de disparition. Les tableaux ont pour motif principal la pluie et la mer. Mira Agdal observe les cycles dans leur forme naturelle et pure, révélant son intérêt pour les rythmes qui sont des éclairs perceptibles dans les processus naturels du monde.
Elle est fascinée par toutes les anomalies météorologiques éphémères : l’accumulation, la dissipation, les vapeurs et les brumes d’orage, tous ces moments dont les rythmes peuvent être tour à tour dynamiques et statiques. Une réalité difficile à décrire avec des mots. L’artiste s’efforce de transmettre l’expérience directe de ces impressions fugaces et l’éphémérité de la nature. Ainsi que la sensation particulière de liberté qui nous accompagne dans l’observation quotidienne du ciel.
Formellement, les œuvres de l’artiste semblent être de l’art abstrait dans sa forme la plus pure. Mira Agdal se libère des diktats figuratifs. Sa création cherche plus à suggérer qu’à représenter complètement quelque chose. En entrant en relation avec le monde qui nous entoure, l’artiste cherche à communiquer une impression, une expérience. Elle crée une atmosphère spécifique, similaire à celle qui caractérise la peinture sumi-e asiatique.
Son art est économe en moyens. Pour les réaliser, elle utilise de l’encre noire, de l’acrylique et de l’eau de mer. Une caractéristique particulière est l’attachement au monochromatisme qui dicte toutes les exigences techniques. L’auteure utilise de manière réfléchie le blanc du support et une palette de couleurs étroite cherchant ainsi une sorte de limitation qui permet l’expression unique de ses visions. La nuance complexe du noir devient un élément de composition et de son identité. L’artiste utilise différentes tonalités pour créer la profondeur de son travail. Elle diversifie les compositions avec la force des coups de pinceau, souvent sans possibilité de correction. Ses toiles sont recouvertes de traces lumineuses, de lignes verticales s’estompant, de formes indéfinies et de taches entrelacées, résultant du hasard.
Toutes ces techniques visent à souligner l’équilibre fugace et délicat dans la nature. Le sumi-e exige une forte maîtrise de soi, tout en demandant une grande naturalité et spontanéité. C’est un art de la méditation et du développement intérieur qui aide à développer certaines caractéristiques de la personnalité, utiles dans la vie. C’est une recherche constante d’harmonie intérieure et une tentative d’atteindre les fondements de la construction du monde.
Les toiles présentées sont une inspiration pour communier avec la nature. Elles enchantent par leur tranquillité. Les couches d’encre, les ombres impressionnantes ne sont pas simplement une partie de la beauté visuelle mais un dialogue entre l’homme et la nature. Mira Agdal se libère dans son art pour revenir à la nature et rappeler ses valeurs. Une beauté indépendante du pouvoir humain, qui perdure malgré l’ingérence extérieure, émergeant magnifiquement de l’ordre cosmique et de la constante collision des éléments.
Mira Agdal est d’origine polonaise. Après des études d’archéologie égyptienne et soudanaise à l’université de Varsovie, elle devient réalisatrice de films documentaires, tout en prenant part à plusieurs missions archéologiques. Depuis quatre ans, elle vit et travaille en Tunisie où elle démarre sa carrière de peintre. Elle y est rapidement remarquée et expose régulièrement, pour des expositions personnelles ou collectives.
L’exposition se poursuit jusqu’au 20 janvier 2024 à Yosr Ben Ammar Gallery-Bhar lazreg.