Visite du Marabout Sidi Maâouia au Cap Bon

Le Cap Bon est une terre pétrie d’histoire. Outre l’aspect archéologique, le maraboutisme y est extrêmement important. Sidi Mansour, Sidi Labiédh, Sidi Abderrahmane, Sidi Mohamed Chérif, Sidi Salem…. sont tous des marabouts vénérés dans la région. Un des plus réputés est Sidi Maâouia dont le mausolée est situé en hauteur non loin de Zouguég (km 29 El Haouaria).

Visite du Marabout Sidi Maâouia au Cap Bon

Le mausolée proprement dit, bien entretenu de l’extérieur notamment en ce qui concerne la peinture est situé au milieu d’autres tombes, entouré d’arbres et de cactus avec une vue panoramique et étendue sur une grande partie de la région.

Avant de franchir la porte verte du mausolée, la tombe de Sidi Maâouia est située juste à gauche. A noter que le marabout avait un fils que l’on nomme également Sidi Maâouia et qui est à son tour devenu homme saint (wali salah). Pour les différencier, on appelle le père Sidi Maâouia el chéréf (signifiant l’âgé).  Le conservateur du mausolée nous avait confié qu’il y avait un flou relativement à la différenciation des deux saints et des deux mausolées : celui du fils est en principe situé en hauteur alors que celui du père est situé plus loin et plus vers le bas.

L’intérieur du mausolée est constitué de deux pièces. La première de forme carrée est entourée d’une ceinture de tapis de prière de tous motifs, sortes et couleurs. Des tableaux contenant du coran y sont accrochés et des matelas y sont bien disposés. La seconde pièce que l’on atteint en traversant la première à l’instar des poupées russes, est plutôt rectangulaire et profonde. Elle contient une tombe au fond à droite, qui appartient à un brave homme de la région ainsi que des nattes de sol.

Les femmes viennent rendre visite au marabout, chacune pour une raison qui lui est bien propre. Certaines viennent réciter la Fatiha sans oublier d’allumer la fameuse bougie. D’autres viennent dans le cadre d’une « zerda » ou « ouaâda » consistant en une fête dédiée à la mémoire du marabout où le couscous règne généralement en maitre culinaire incontesté. D’autres femmes viennent faire leurs dévotions sollicitant l’homme saint à les aider à exaucer leurs vœux : mariage, réussite, grossesse… , comme le prouvent la présence de particules brûlées et les traces de henné dans le coin discret sur le côté du mausolée. Une tradition qui parcourt le pays du Nord au Sud.

Au mois d’août de chaque année, un festival est organisé à la mémoire de Sidi Maaouia El Chéréf.