Mustapha Khaznadar, le Grand Vizir au beylicat de Tunis

Mustapha Khaznadar (1817-1878), était le Premier ministre au beylicat de Tunis de 1837 à 1873. Il était l'un des personnages les plus influents dans l'histoire tunisienne moderne. 

Mustapha Khaznadar, le Grand Vizir au beylicat de Tunis

Mustapha Khaznadar (Georgios Kalkias Stravelakis) est née en 1817, sur l'île de Chios en Grèce. En janvier 1822, les rebelles des îles voisines de Samos arrivèrent à Chios et déclarèrent leur indépendance de l’Empire ottoman.

Le sultan ottoman envoya aussitôt une armée d'environ 40 000 soldats à l’île de Chios, où environ 52 000 habitants grecs furent massacrés et des dizaines des milliers de femmes et d'enfants ont été pris en esclavage.

Pendant le massacre de Chios, le père de Georgios, le marin Stephanis Kalkias Stravelakis a été tué, Georgios, avec son frère Yannis, a été capturé. Il fut conduit à Izmir puis Constantinople où il a été vendu à un envoyé du Bey de Tunis.

En tant qu’esclave, Stravelakis se convertit à l'Islam et reçut le nom de Mustapha. Il a été élevé par la famille de Mustapha Bey, puis par son fils Ahmed Ier Bey alors qu'il était encore prince héritier.

Au début, Mustapha a travaillé comme trésorier privé du prince avant de devenir le trésorier (khaznadar) d'Ahmad I Bey. 

Il a réussi à grimper aux plus hautes fonctions de l'état tunisien et a épousé la princesse Lalla Kalthoum en 1839 et a été promu en tant que lieutenant-général de l'armée beylicale, en même temps que ministre des Finances d'Ahmed Ier Bey en 1837, président du Grand Conseil consultatif de 1862 à 1878 et Grand Vizir de Mohammed Bey et de son frère Sadok Bey à partir de 1855.

En 1864, Mustapha Khaznadar, aux postes de ministre des Finances et de Grand Vizir, tenta de faire imposer une fiscalité extrêmement lourde aux paysans tunisiens qui se rebellent et s'élèvent dans la Révolte de Mejba, sous la conduite d’Ali Ben Ghedhahem, renversant presque le régime. Le gouvernement, prompt à agir, a réprimé la révolte en optant pour une stratégie qui combine brutalité et ruse. 

Mustafa Khaznadar qui a installé une politique financière déplorable pour le pays en accumulant une suite d'emprunts risqués en France, a détourné le trésor de l'État à son propre profit.

C'est grâce à Kheireddine Pacha, que les dépassements de Khaznadar ont été dévoilés.

En 1873, Kheireddine Pacha, président de la commission financière internationale, a mis en évidence que Khaznadar avait détourné 2 000 obligations représentant deux millions de francs.

Confessant sa culpabilité, Khaznadar a présenté sa démission et a été remplacé par le général Kheireddine.

Mustapha Khaznadar est mort en 1878 et a été enterré dans le mausolée de Tourbet el Bey, au cœur de la Médina de Tunis.

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Crédit photo : Portrait de Mustapha Khaznadar par Charles-Philippe Larivière en 1846