Huile d'olive conditionnée: une action de promotion sur le marché local

Une action baptisée «l’huile d’olive nouvelle est arrivée» sera lancée par le Centre Technique de l’emballage et du conditionnement (PACKTEC), dans les grandes surfaces, la semaine prochaine, afin d’encourager les consommateurs à acheter l’huile d’olive conditionnée.

Huile d'olive conditionnée: une action de promotion sur le marché local

Mme Lémia Chékir Thabet, directrice générale du PACKTEK, a déclaré, dans un entretien à la TAP, que le centre vise, à travers cette action, à accroître le taux de consommation locale d’huile d’olive conditionnée. En effet, de 7% actuellement, ce taux devrait s’élever à 10%, à la fin de 2012.

«Cette action constitue une composante de la campagne de promotion de l’huile d’olive tunisienne conditionnée (2012-2014). Destinée au marché local, lequel absorbe 30% de la production totale, soit une moyenne de 60 mille tonnes sur une production annuelle moyenne de 200 mille tonnes, l’action se propose de changer les habitudes des consommateurs, qui ont pour rituel d’acheter l’huile d’olive auprès des huileries et de la stocker dans des bidons en plastique», a précisé Mme Chaker.

Attachement de certains tunisiens à l’achat de l’huile d’olive en vrac

Jihad, chef de famille, a dit qu’il préfère acheter l’huile d’olive auprès des huileries plutôt que celle conditionnée.
«Lorsque je m’adresse à l’huilerie, je suis sur d’acheter de l’huile d’olive de saison et non pas celle de la saison précédente, ou encore de l’ancienne récolte». «De plus, le prix de l’huile d’olive conditionnée est plus élevé que celui de l’huile en vrac». Un litre d’huile conditionnée est dans l’intervalle de 5 dinars 700 millimes alors que le litre en vrac coûte 5 dinars dans les épiceries et 4 dinars auprès des huileries ».

Les habitudes peuvent aussi entraver les changements de comportement du consommateur, comme en témoigne Skander. En effet, a-t-il relevé: «par habitude, ma famille achète l’huile d’olive auprès des huileries».

De même pour Mlle Yosra : « ma famille s’adresse aux huileries pour acheter l’huile d’olive, mais il m’est arrivé de l’acquérir conditionnée, et je l’ai trouvée très délicieuse et ayant le même go/t que celle en vrac ».

Khadija, une dame âgée n’a confiance qu’en l’huile d’olive de sa région natale, Teboursouk (Gouvernorat de Béja). « Demain, j’irai à Téboursouk pour acheter la oula (provisions) de l’huile d’olive (80 litres) », a-t-elle annoncé.

Basma, jeune femme mariée, indique: »j’achète l’huile d’olive auprès des huileries (50 litres /an) et je la mélange à de l’huile végétale, parce que je ne peux me permettre d’utiliser uniquement de l’huile d’olive, qu’elle soit conditionnée ou en vrac, vu son prix ».

La directrice du Packtek a expliqué que le conditionnement permet de mettre l’huile d’olive à l’abri des phénomènes exogènes (l’air, l’oxygène et la lumière), de préserver ainsi sa qualité et sa valeur nutritive, en plus de la garantie des conditions d’hygiène et de traçabilité».
Par ailleurs, « lorsque je paye de l’extra vierge, je sais que j’en ai pour mon argent » cette caractéristique étant mentionnée sur l’emballage, certitude que je ne peux avoir si je l’achète en vrac.

Les habitudes de conservation chez certains Tunisiens

Kamel, propriétaire d’une épicerie, vend de l’huile d’olive qu’il conserve dans une citerne en métal à laquelle est intégrée un robinet pour faciliter son utilisation.

« Quelques consommateurs apportent avec eux des bouteilles, en plastique ou en verre pour les remplir et pour d’autres, c’est moi-même qui fais le remplissage dans des bouteilles, généralement en plastique, explique-t-il ».

Rencontrées au marché de la cite Ettahrir (Gouvernorat de Tunis), en train de faire leurs emplettes, Khadija et Besma ont déclaré conserver l’huile d’olive dans des bidons en plastique, tout en avouant, pour ce qui est de BASMA, son ignorance quant aux effets nocifs du plastique sur les aliments.

Pour sa part Mme Sarra a claironné : "je ne conserve l’huile d’olive que dans des récipients en métal".

Evoquant la matière des récipients utilisés pour l’emballage de l’huile d’olive, Mme Thabet a fait remarquer que certains emballages en plastique ne peuvent être en contact avec des aliments que pour une durée bien déterminée.

Elle a ajouté, dans le même contexte, que «la qualité de l’huile d’olive risque de s’altérer étant donné les interactions qui peuvent survenir avec les matériaux non adaptés au conditionnement de l’huile d’olive».

La hausse des coûts des emballages

Côté prix, la directrice du PACKTEK a précisé que, certes le prix de huile d’olive en vrac, diffère de celui de l’huile conditionnée. En effet, a-t-elle précisé, «les conditionneurs ne sont pas parvenus, jusqu’à ce jour, à optimiser les coûts de production par rapport à toute une chaîne de production.»

La réglementation tunisienne actuelle autorise la conservation de l’huile d’olive dans des bouteilles en verre, en métal et aussi en plastique (PETE), d’autant que le cout de ce dernier est bien moins cher que celui d’autres emballages.

«Les emballages sont coûteux car ils sont parfois importés», a-elle dit, citant à titre d’exemple le verre. Elle a relevé, à ce sujet, l’offre insuffisante des modèles sur le marché local face à une demande d’emballages diversifiée.

Le conditionnement valorise les bienfaits de l’huile d’olive

La valeur ajoutée de l’huile d’olive provient du conditionnement, a dit Mme Thabet.

«Aujourd’hui, lorsque le produit est vendu sous le nom d’une marque, sa valeur est beaucoup mieux appréciée par les consommateurs».

Jusqu’à ce jour la Tunisie compte environ 75 marques commerciales d’huile d’olive et dispose de 45 unités de conditionnement.

Les propriétés bénéfiques à la santé de l’huile d’olive ne sont plus à rappeler, notamment sur le plan cardio-vasculaire et ce, grâce à sa teneur particulière en vitamines A et E. Elle permet également de lutter contre plusieurs maladies, tels que le cancer et le diabète.