Entre plume et sculpture, Alya Hamza ravive l’âme culturelle de la Tunisie
Alya Hamza incarne à elle seule la mémoire artistique et littéraire tunisienne. Journaliste, écrivaine, critique d’art et galeriste, elle transforme chaque mot et chaque exposition en un hommage vibrant à la culture tunisienne et à ceux qui la font vivre. Son travail, à la croisée de l’art et de l’écriture, met en lumière des récits, des gestes et des traditions qui tissent la richesse du patrimoine national.
Son univers littéraire se décline en chroniques pleines d’émotion, comme celles de « Chronique d’une ville heureuse » ou « Chronique d’une ville des sables ». Elle confie travailler sur un nouvel opus intitulé « Chronique d’une ville sacrée » — un projet profondément personnel, nourri de récits et de légendes locales : « Ce ne sont pas des livres d’histoire, mais des chroniques amusantes qui racontent une ville de l’intérieur, à travers ses personnages, ses traditions familiales et ses querelles anciennes dont on ignore souvent l’origine. »
Alya Hamza vient aussi de finaliser « Chronique d’une journaliste nostalgique », un recueil retraçant ses années dans la presse. Elle y raconte avec humour et tendresse ses rencontres et anecdotes : « Comment, en interviewant la Reine d’Angleterre, je me suis retrouvée interviewée par elle », sourit-elle, ou encore ses échanges avec Johnny Hallyday et d’autres figures marquantes de sa carrière. Ce témoignage, entre introspection et mémoire collective, célèbre la presse tunisienne dans toute sa vivacité.
Mais c’est à la TGM Gallery qu’elle déploie une autre facette de sa passion : celle de la curatrice d’art.
Son engagement va plus loin : elle conçoit l’art comme un outil de transmission et de valorisation du savoir-faire tunisien. Son exposition sur les tapisseries de Gafsa, réalisée en collaboration avec Creative Tunisia et les artisanes locales, a permis de redonner espoir et travail à ces femmes. « Cinq artistes ont créé des modèles de tapis que les femmes ont tissés. Le résultat était magnifique et a donné envie à d’autres de renouer avec cet art. »
Fidèle à cette vision, elle prépare déjà un nouveau projet autour du verre : « Nous allons essayer de faire travailler des artistes sur le verre, ce qui n’a jamais été fait ici. » Cette volonté d’innovation et de mémoire résume parfaitement son approche : relier l’art au vivant, la création à la transmission, l’esthétique à la solidarité.
À travers ses livres comme ses expositions, Alya Hamza préserve, raconte et réinvente la mémoire tunisienne. Son œuvre est une invitation à regarder notre patrimoine non pas comme un passé figé, mais comme une matière vivante à faire vibrer — entre les mots, les formes et les émotions.