L’Argentine à table avec S.E. José Maria Arbilla : quand la gastronomie devient un instrument de diplomatie culturelle.
L’Argentine à table avec S.E. José Maria Arbilla : quand la gastronomie devient un instrument de diplomatie culturelle.
À travers un dîner argentin organisé à Tunis, l’ambassadeur d’Argentine en Tunisie célèbre la richesse des échanges entre les deux pays, entre convivialité, saveurs et partage.
« En diplomatie, il n’y a rien de mieux qu’une table pour créer du lien », confie José Maria Arbilla. En poste à Tunis depuis bientôt quatre ans, l’ambassadeur argentin voit dans la gastronomie un langage universel : « Un repas permet de se découvrir, de s’ouvrir, de partager. C’est une diplomatie de la bienveillance et de l’humanité. » C’est dans cet esprit qu’il a lancé un événement annuel autour de la gastronomie argentine, devenu un véritable rendez-vous.
Pour cette deuxième édition, l’ambassade a fait venir directement de la Patagonie une viande bovine d’exception. « C’est une viande unique, préparée spécialement pour l’occasion, car elle ne se trouve pas sur le marché tunisien. Nous voulions que nos invités goûtent à la véritable saveur argentine. » L’événement met à l’honneur l’asado, ce rituel de cuisson au feu de bois, symbole de la convivialité argentine. « L’asado, c’est plus qu’un repas : c’est un moment de partage en famille et entre amis, un art de vivre. »
L’ambassadeur rappelle que cette tradition remonte à l’époque des gauchos, les hommes des plaines qui, au XVIIIᵉ siècle, chassaient le bétail sauvage dans la Pampa. « À l’origine, la viande servait surtout à produire du cuir pour les armées et les vêtements. Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle, avec l’arrivée des navires frigorifiques, que l’Argentine a commencé à exporter sa viande vers l’Europe. » Depuis, la viande argentine est reconnue dans le monde entier pour sa tendreté et sa qualité, fruit d’un élevage respectueux et d’un savoir-faire ancestral.
Au-delà de la table, la soirée argentine est aussi un hommage à la culture vivante du pays : le tango. « La gastronomie et le tango, comme le football, sont trois piliers de notre identité nationale », sourit l’ambassadeur. L’événement a réuni des artistes tunisiens et argentins, dont la danseuse tunisienne Isar Fib, première Tunisienne à s’être qualifiée pour la demi-finale du Championnat du monde de tango à Buenos Aires en 2023. Un symbole fort de l’amitié entre les deux peuples.
« La Tunisie et l’Argentine partagent cette même chaleur humaine, ce même sens de l’hospitalité », affirme José Maria Arbilla. À travers la musique, la gastronomie et les échanges, l’ambassade entend renforcer les ponts entre les deux cultures. De nouveaux projets sont d’ailleurs en préparation, notamment des échanges artistiques et des festivals autour du tango en Tunisie.
En conclusion, l’ambassadeur résume avec élégance l’esprit de cette rencontre : « La table et la culture sont les deux meilleurs moyens de rapprocher les peuples. » Une phrase qui résonne comme une invitation à savourer le monde autrement — avec le cœur, les sens et la curiosité.
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